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Ahmed Akkache, son attitude à l'égard du PCA et de ses militants européens
Publié dans El Watan le 01 - 07 - 2008

En ce temps d'hommages rendus à juste titre à Henri Maillot, Fernand Yveton ou Maurice Laban, en ce temps où de véritables patriotes, non marqués de chauvinisme et de sectarisme, ont créé une association pour que se perpétue la mémoire de ces martyrs oubliés par le pouvoir et certains historiens, je voudrais rappeler quelques vérités inhérentes à l'histoire de notre pays.
Dans une interview accordée, il y a quelques mois, à Hamid Tahri du quotidien El Watan, Ahmed Akkache, un des cinq anciens secrétaires du Parti communiste algérien, (PCA) — et non pas secrétaire général — tente d'expliquer les raisons qui l'ont poussé à quitter ce parti, « tout en restant fidèle à lui-même », ajoute le journaliste. Que veut dire rester « fidèle à lui-même » ? Il est évident que cette expression signifie poursuivre la lutte au sein de son parti, et non pas le déserter dans les moments difficiles de la répression. Rester fidèle, cela signifie également agir et non conserver les mêmes convictions, si tant est que cela se puisse en demeurant en marge du parti. Rappelons ce que disait Bertold Brecht à propos de fidélité dans le combat contre le capitalisme : « Il y en a qui luttent quelques jours.
Ils sont estimables. Il y en a qui luttent des années. Ils sont indispensables. Il y en a qui luttent toute leur vie. Ils sont irremplaçables ! » Accordons-lui, mais avec réticence, la deuxième proposition. Les allégations d'Ahmed Akkache restent superficielles sinon pour le moins teintées d'ostracisme. En effet, la première raison qui l'aurait incité à quitter le PCA, déclare-t-il, c'est que la direction de parti avait désigné en 1962 Henri Alleg comme directeur d'Alger républicain. Le prétexte est un peu léger et même fallacieux pour se séparer d'un parti auquel on se prétend attaché idéologiquement, surtout au niveau des responsabilités qui furent les siennes. Le prétexte est d'autant plus fallacieux et insidieux qu'Henri Alleg avait déjà acquis une grande expérience dans la direction et la gestion d'un quotidien comme Alger républicain.
Il avait fait preuve de son dévouement au parti, de son combat anticolonialiste et de son courage face à ses tortionnaires. Quelle était donc la raison véritable qui poussa Ahmed Akkache à déserter le parti ? Que reprochait-il à Henri Alleg ? Avait-il simplement rêvé de prendre sa place à la direction du journal, y avait-il un autre motif ? Etait-ce simplement parce qu'il était européen ? On ne le saura pas à la lecture de cette interview dans laquelle, par ailleurs, il faut le dire, il rappelle quelques vérités indéniables — pour mieux cacher ses arrière-pensées ? — que seules des réactionnaires pourraient nier. Il déclare aussi, impudemment, sans avancer le moindre argument que Abdelhamid Benzine avait été renié par le parti, alors qu'au contraire les militants du PCA avaient confié à celui-ci des responsabilités à l'échelle nationale.
Qu'est-ce que ces dires sinon du dénigrement ? Pourquoi lance-t-il de telles affirmations, sait-il seulement que Benzine, lui, est toujours resté fidèle au parti, que ce soit au PCA, au PAGS honteusement dissous par une bande de renégats, et au PADS qui lui a succédé en mars 1993 ? Akkache affirme encore, comme un reproche, que « souvent les camarades européens n'étaient pas sensibles à nos problèmes, ils étaient plutôt internationalistes ». Si la vie a fait que l'Algérie était une colonie de peuplement avec un million d'Européens et que certains d'entre eux, un petit nombre il est vrai, ont cru bon de s'engager dans le combat pour la libération du pays, était-ce répréhensible ? Sans doute étaient-ils « internationalistes », tout comme les militants du PCA de souche algérienne, mais ils ont aussi le mérite de s'être montrés de bons patriotes ! Ne sait-il pas que la section du PCA de Bab EI Oued, composée de plusieurs dizaines de militants européens, n'a connu qu'une seule défection au moment du déclenchement de la lutte armée ?
Que n'adresse-t-il pas ces reproches aux dockers algériens qui se sont montrés, sur l'initiative des militants du PCA, autant internationalistes que les militants européens, en refusant courageusement de charger ou décharger les bateaux en provenance ou à destination du Vietnam ? Enfin, où est la contradiction entre le fait d'être internationaliste et, en même temps, patriote ? C'est un raisonnement qui tient du chauvinisme nationaliste qui, lui, rejette toute politique internationaliste comme l'ont prouvé les comportements du PPA/ MTLD et de l'UDMA, par exemple durant la guerre du Vietnam. C'est également oublier un peu vite que les actions de solidarité à l'égard des patriotes tunisiens incarcérés à ChIef, ou même des Marocains, l'ont été encore à l'initiative du PCA et non du PPA/MTLD ou de l'UDMA. Ne se souvient-il pas des manifestations organisées par le parti au début des années cinquante pour la libération des militants nationalistes algériens du MTLD, manifestations qui regroupaient des Européens et des Algériens de souche ?
Pour revenir aux communistes d'origine européenne qui militaient aux côtés de leurs camarades algériens ou des nationalistes, ils ont démontré durant la guerre de Libération nationale qu'ils étaient disposés à faire le sacrifice suprême pour leur pays, l'Algérie. Ils ont été nombreux à s'être engagés auprès de leurs frères nationalistes dans le combat pour l'indépendance du pays, à être torturés, emprisonnés ou internés dans des camps, et certains y ont laissé leur vie, y compris dans les maquis, malheureusement parfois assassinés par leurs frères nationalistes. Yveton, Maillot, Siméon, Martinez, Audin, Counillon, Pierre Ghenassia, Danielle Minne, Raymonde Peschard, faite prisonnière, blessée et froidement assassinée, s'est battue jusqu'à la mort, Auguste Chatain et Jean Ronda faits prisonniers au maquis, Jacqueline Guerroudj condamnée à mort, Eliette Loup résistant courageusement à ses tortionnaires, Georges Acampora, également condamné à mort, Jordi et d'autres assassinés par l'OAS, étaient-ils internationalistes sans être patriotes ? Ou les deux à la fois ? Ces dizaines de camarades, femmes et hommes, Européens d'Alger, d'Oran, de Bel Abbès, de Mascara, de Annaba, de Blida, de Constantine, de ChIef et d'autres villes du pays qui furent emprisonnés ou internés dans les camps, ne lui reviennent-ils pas à la mémoire ? Que veut donc dire, en l'occurrence, le mot internationaliste ? C'est sans doute une qualité qui manquait et qui manque encore à Ahmed Akkache, toujours marqué de relents de sectarisme et de chauvinisme.
Il faut, entre autres, ajouter une information qu'il ne pourra contester, mais qu'il se garde bien d'évoquer : lorsque les parachutistes sont venus en 1957 à Serkadji pour l'extraire de prison, le torturer et peut-être le liquider physiquement, les camarades emprisonnés ont organisé une mutinerie au cœur de laquelle se trouvaient un grand nombre de militants européens, la grande majorité, et tous volontaires pour se battre, résister et s'opposer à son rapt. Sans doute, leur doit-il à ces Européens communistes internationalistes et patriotes d'avoir eu la·vie sauve ! Parmi ces militants se trouvaient notamment Jean Farrugia, Sylver Gomis, Georges Torrès, Alfred Sepcelivicieus, Paul Perlès, Lucien Hanoun, Claude Perez, Pascaud, Felix Colozzi et quelques autres qui s'étaient battus, les mains nues, avec un courage exemplaire. Il y avait également lors de cette bagarre deux camarades de souche algérienne : Abdelkader Guerroudj et Yahia Briki. Le regretté Lakhdar Kaïdi avait aussi joué un grand rôle de négociateur au cours de cette soirée. Cette mutinerie avait provoqué, dans un assourdissant brouhaha, une gigantesque manifestation de solidarité à travers toute la prison.
Même les prisonnières s'y étaient mises et leurs cris aigus parvenaient jusqu'à nos oreilles. Sauf peut-être à celles d'Akkache ? l'a-t-il oublié ? Etait-il atteint de surdité ce fameux soir ? Sa mémoire est bien défaillante ou plutôt fâcheusement sélective ! L'ostracisme qu'il manifeste encore envers les militants européens est la démonstration qu'il n'a pas su ou voulu, malgré les années et son expérience politique, se débarrasser des préjugés qui encombrent toujours son cerveau embrumé de relents nationalistes sectaires. Sans doute aurait-il mieux fait de se taire ! Pierre Cots, militant du PCA, ancien moudjahid, séquestré et torturé par les para du 1er Régiment de parachutistes étrangers à la villa Susini, incarcéré à Serkadji, à El Harrach, interné au camp de Beni Messous puis au camp de Lodi. Un temps séquestré dans une cellule voisine de celle d'Ahmed Akkache, dans cette même villa où il me fit une déclaration aberrante. Il avait alors oublié les recommandations du mouvement révolutionnaire. Mais j'aurai la discrétion de ne pas lui rappeler les propos qu'il m'avait alors tenus.


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