Connus comme des destinations touristiques mondialement réputées, le Maroc et la Tunisie se sont attelés à développer le tourisme interne. « Il y a un réel regain du tourisme interne et les autorités ont misé sur ce créneau », a indiqué Omar Rihani, directeur de la Fédération nationale des agences de voyage du Maroc (FNAVM). Selon lui, le gouvernement marocain a lancé plusieurs plans pour favoriser ce secteur en lançant, par exemple, le plan Azur pour promouvoir le littoral du Royaume et qui prévoit la réalisation de six stations balnéaires, ou encore le plan Biladi, initiative lancée en 2007 qui vise à atteindre 7,2 millions de voyageurs en 2010 contre 5,9 millions en 2003. Un calendrier thématique promotionnel a été également élaboré en fonction des vacances scolaires et des jours fériés. En début d'année, l'accent sera mis sur le sud, en particulier Ouarzazate, Zagora, Merzouga et Errachidia. En avril, des destinations à fort potentiel naturel telles que Tétouan, Chefchaouen, Ifrane, Fez et Meknès seront favorisées auprès des Marocains. En Tunisie, le tourisme interne ne représente que 8% de l'activité du secteur. Les professionnels du secteur expliquent ce faible taux par la saturation des structures balnéaires et autres en haute saison. A partir de 2003, un effort a été consenti par les autorités tunisiennes pour favoriser le tourisme interne en lançant des promotions sur des produits dans les régions intérieures, comme par exemple baisser les prix des tarifs des hôtes, même en haute saison (juillet et août). Les gérants des agences de voyages se sont également engagés, à l'occasion de la tenue d'une conférence nationale sur le tourisme intérieur en 2007, à prévoir des quotas chez les hôteliers pour les mettre à la disposition des touristes tunisiens. « Je dirais que, actuellement, plus de 50% de ceux qui décident de partir en vacances choisissent des sites tunisiens », indique M. Ryadh, responsable de l'agence de voyages Vitte à Tunis. « Mais pour une grande partie d'entre eux, ce sont les paramètres du budget et la difficulté d'obtention du visa Shengen qui limitent leur choix », nuance-t-il. Pour un autre professionnel de l'agence Voyages sans frontières basée dans la capitale tunisienne, « l'offre en termes de qualité reste quand même attrayante à l'intérieur du pays ou le long du littoral ». Concernant les préférences de nos voisins en termes de destinations à l'étranger, les pays européens (France et Espagne en tête) demeurent des choix invariables, avec une nette et récente avancée de la destination Turquie pour les touristes marocains. L'Asie, les îles Maldives ou les Etats-Unis figurent parmi les destinations ciblées par une clientèle aisée, que ce soit au Maroc ou en Tunisie. Et la destination Algérie ? « Très peu se rendent en Algérie pour des vacances. Dans la majorité des cas, il s'agit de visites familiales ou de voyages d'affaires », explique M. Ryadh, le voyagiste tunisien. « Les touristes marocains vont partout sauf dans les pays maghrébins », regrette Omar Rihani de la Fédération des agences de voyages du Maroc, évoquant notamment le handicap causé par la fermeture des frontières terrestres depuis 1994 entre le Royaume et l'Algérie. Les fédérations des agences de voyages de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc tentent de redynamiser la Confédération maghrébine des opérateurs de tourisme, née au début des années 1990 pour favoriser le tourisme intermaghrébin.
