Le public nombreux, plus d'un millier de spectateurs, composé de familles, de jeunes et de moins jeunes, a afflué, faisant comble toute l'esplanade et les gradins du Théâtre romain. Bien avant l'apparition de la star attendue, le public baignait déjà dans une ambiance électrique aux rythmes des tubes connus, distillés et amplifiés par les grandes enceintes sonorisées. La jeune star libanaise, comme l'année dernière, fera une entrée fracassante sur le podium vers 22h dans une eurythmie sublime, vêtue d'une robe violette, ornée de paillettes et de bijoux scintillants, rehaussant majestueusement sa beauté de « femme orientale », venue du pays du Cèdre. Souriante, elle attaquera d'emblée sa première chanson Rouhi ya rouhi, enflammant la scène et le public déjà survolté qui reprenait en chœur les refrains. Soutenue par un orchestre composé de musiciens chevronnés, la voix forte au timbre chaud de Nawel Zoghbi résonnera dans les moindres recoins de l'espace, embaumant de chaleur les fibres les plus sensibles du cœur des spectateurs et des fans dans une remarquable symbiose artistique. Tout de go elle enchaînera avec Albi isalou puis par Toul omri, une chanson bien rythmée, puisée dans son riche répertoire, style oriental qui a subi un brassage de complaintes et consonances libano-égyptiennes, pigmentées d'influences de salsa latine. Le public, emporté et bercé par une plage rythmique bien cadencée et la voix langoureuse de la star, était au summum du délire euphorique. Sur les gradins, des grappes de jeunes filles et jeunes hommes et des enfants complètement séduits par les paroles envoûtantes, entraînés par les harmonies orchestrales, se déhanchaient en chantant, les bras levés, en communion avec la star qui se mouvait harmonieusement sur scène. La reine de la soirée Nawel Zoghbi a su fasciner et captiver un public marqué par le désarroi et les vicissitudes de la vie en lui offrant deux heures entières, inoubliables de bonheur et de rêve avec une vingtaine de chansons modernes et folkloriques de son riche background artistique. Parmi ses chansons les plus connues, on citera Bandam aâlik Ana limouchtaâlak, Anta sabab balwaye, Lih koul miâd bine, etc. La révélation de cette jeune vedette de la chanson arabe au public a été faite il y a dix ans lors d'une émission intitulée « Le monde artistique », diffusée sur la chaîne de télévision MBC, où elle fera sa première apparition avec son premier succès Albi dag. Nawel Zoghbi, artiste exclusive de cette quatrième soirée festive, bouclera en apothéose son récital par Aâdi aâdi, une chanson dédiée aux peuples algérien et libanais, avec la promesse de revenir en Algérie l'année prochaine.