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Youcef Sebti, précurseur du symbolisme poétique algérien
Il n'est pas mort le poète
Publié dans El Watan le 16 - 12 - 2004

Youcef Sebti, poète talentueux et éminent sociologue ruraliste, a été assassiné le 27 décembre 1993. Bientôt onze ans.
Il laisse une plaquette de poésie en quatre-vingt-douze pages (Bouchène, Paris) sous le titre L'Enfer et la folie. Il s'agit de soixante et un poèmes irréguliers et d'inégales longueurs écrits entre 1962 et 1966. Ces poèmes plusieurs fois proposés à la SNED n'ont jamais été retenus. La thématique centrale de ce recueil de poèmes porte sur la guerre. Youcef Sebti commence à en parler dès l'exergue accompagnant le titre. Il souligne en effet : « Je n'ai pas fait le guerre, elle m'a fait ». Ce recueil traite de l'enfer de la guerre et de la folie des hommes. Le poète y exprime le grand désarroi d'un adolescent devant ce phénomène meurtrier où les massacres, les bombardements, les regroupements, les exactions sont monnaie courante. Le premier poème martèle le duo hallucinant de l'enfer et de la folie. Ces deux mots s'inscrivent tout le long du poème et l'encerclent littéralement. Sur les vingt-six vers qu'il compte, le premier poème voit cinq fois le mot enfer, en ouverture et trois fois le mot folie, c'est ce mot qui clôt ce premier poème. Mais dans le corps du sujet, on découvre que cet enfer dont il est question n'est pas seulement le résultat de la guerre, car le poète dit que sa vie est un enfer et que l'enfer venu avec sa naissance l'habite littéralement.
« Je suis né dans l'enfer j'ai vécu dans l'enfer et l'enfer est en moi et dans l'enfer sur la haine ce terreau qui flambe ont poussé des fleurs. » (p.9)
Quant à la folie, elle apparaît comme subséquente. Elle résulterait de la prise de conscience que la vie est infernale. Choix délibéré du poète qui découvre que la folie peut lui être utile et qu'elle suscite en lui des élans créateurs
J'ai plongé dans la folie... l'enfer demeure et les insurgés ont pour destinée la folie.
Cette poésie qui peut paraître naïve répond en fait à un profond désarroi. Le poète, en même temps qu'il découvre une vérité (un mot cher à Youcef Sebti et qui revient souvent dans ce poème) sent la nécessité de réagir et de résister. La guerre n'aura pas eu l'effet destructeur et dévastateur puisqu'elle aura conduit à réaliser la nécessité vitale de poursuivre la lutte. Peut-être est-ce là la raison de l'ostracisme qui a frappé ce recueil de non publication ? « Sur le chemin d'un recommencement sur le chemin d'une lutte » Ces épreuves que subit le poète conduisent à la haine (poème I) et (poème II, vers 17). Dans le second poème, la haine passe du niveau abstrait (valeur comportementale) à un niveau concret par transformation du singulier au pluriel. L'univers du poète se concrétise. D'une symbolique qui pouvait faire penser à une crise métaphysique, à une révolte, du premier poème, le poète nous met dans un univers palpable de vie enfantine dont il ne lui reste que le souvenir évanescent des ingrédients de la vie d'écolier ou de lycéen (feuilles froissées, craie, crayon, plume, encre, table, cartable, livres) et surtout de la misère et de la pauvreté (haleine d'affamé, crasse des habits, visages pâles, front des damnés). L'enfer de l'enfance malheureuse, de l'enfance des épreuves fait de l'enfance la mère des ressentiments. Il y a quelque chose de baudelairien et de romantique dans ces poèmes où se sent fortement l'harmonie poétique de Lamartine, de Hugo mêlée aux souvenirs des lectures de Taha Hussein.


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