L'UGTA est la propriété de tous les travailleurs algériens et de la république. Je vous demande alors, solennellement, de laisser de côté les règlements de compte et d'élire un secrétariat national solidaire et responsable », c'est par cette sentence que Abdelmadjid Sidi Saïd, patron de l'UGTA, a entamé son discours à l'ouverture des travaux de la première session de la Commission nationale exécutive (CEN), tenue hier à l'hôtel Safir à Alger, issue du 11e congrès national, tenu en mars dernier. Les 264 membres composant la CEN ont été chargés d'élire les douze membres composant le secrétariat national. Une commission électorale composée de sept membres devant étudier les candidatures pour le secrétariat national pour diriger l'UGTA jusqu'au prochain congrès national a été installée dans la matinée. Plus de 60 membres issus de différentes régions ont décidé de présenter leurs candidatures dans l'éventualité de décrocher un poste au sein du secrétariat. Une démarche qui allait poser un véritable problème, n'était l'intervention des « sages ». Déjà, la veille, un travail de coulisses a été effectué, afin de faire barrage à certaines personnes. Pour maîtriser cette situation, des tractations ont alors recommencé, afin de dissuader et de convaincre certains candidats de se retirer de la course. Sidi Saïd et son clan ont réussi cette fois-ci à ramener le nombre de candidats à 26. Tout en se félicitant de la compréhension des membres qui se sont retirés, Sidi Saïd a, dans une longue intervention, tenté de jouer la carte de l'apaisement en appelant les participants à faire preuve de sagesse tout en laissant de côté les calculs personnels et placer les intérêts de l'Algérie et de l'UGTA au-dessus de toute considération. UN VOTE NATIONAL A l'adresse des participants, l'orateur les a sommés d'être à la hauteur de la réputation dont jouit l'UGTA aux niveaux national et international. Connaissant parfaitement les conflits et tiraillements existant entre certains membres, Sidi Saïd a rappelé que l'opération d'élection du secrétariat national doit se dérouler dans la sérénité : « Je fais appel à votre conscience, à votre cœur, à vos sentiments profonds pour faire de l'UGTA, une organisation respectable qui a su et qui doit surmonter ses difficultés et doit relever les défis. Faisons donc de cette journée un véritable jour de fête et non de lutte et d'insultes. Cette session est d'une importance capitale », a lancé Sidi Saïd. Pour contenir la colère des uns et des autres, Sidi Saïd a déclaré que la responsabilité aujourd'hui au sein de la centrale syndicale est très lourde et chaque syndicaliste a un rôle important à jouer. Aux environs de 14h, Sidi Saïd a procédé à la lecture des noms des 26 postulants pour les douze fauteuils dont quatre pour la région Est, trois pour l'Ouest, deux pour le Sud et quatre pour le Centre, inclus Sidi Saïd. Le premier responsable de l'UGTA explique par la même que le vote est national. « Vous devez voter pour les quatre régions. C'est un ordre », s'est exclamé Sidi Saïd. « Vous êtes ici pour élire une direction nationale et vous êtes responsables et je ne veux, à cet effet, aucun commentaire qui dérange », a-t-il précisé. Dans cette course pour la gestion de l'UGTA, tous les membres du secrétariat sortant ont présenté leur candidature.16h30, l'opération de vote a débuté et chaque candidat use de tous les moyens, allant des promesses, probablement sans lendemain, au simple petit service, pour arriver à convaincre les membres de la CEN de voter en sa faveur. Djenouhat, chargé de l'organique sortant, et l'homme contesté par bon nombre de syndicalistes, a réuni tous les représentants de la wilaya d'Alger pour leur donner « ordre » de voter pour lui ! L'opération de dépouillement a débuté tard dans la soirée et au moment où nous mettons sous presse, rien n'a filtré sur les résultats. Notons à titre de rappel que la CEN est composée, en plus des quotas des wilayas, de 15 femmes syndicalistes, 5 représentants des retraités, 48 secrétaires généraux de wilayas, 30 secrétaires généraux de fédérations, du secrétaire général des retraités, de la présidente de la commission nationale féminine et du représentant de la future commission des jeunes. Le poste de secrétaire général adjoint, statutairement créé lors du 11e congrès, a été évacué hier de l'ordre du jour.
