Le cardinal français, Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a appelé mercredi à Alger, chrétiens et musulmans à oublier leurs dissensions du passé pour mieux se comprendre et, par conséquent, protéger et promouvoir ensemble la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté dans le monde. Présent en Algérie en tant qu'envoyé spécial du pape François pour la consécration, jeudi, du sanctuaire de saint Augustin d'Annaba, restauré à l'occasion du bicentenaire de l'élévation de l'église au rang de "Basilique mineure", le cardinal Tauran a souligné, lors d'une conférence de presse, l'importance du dialogue islamo-chrétien au service de la société. "La réflexion autour du dialogue islamo-chrétien s'est approfondie depuis ces dernières années. Nous devons, cependant, nous comprendre pour découvrir les raisons de nos différences et les voies de nos convergences afin de mettre ce que nous avons de commun au service de la société", a-t-il relevé. Affirmant que le dialogue interreligieux représentait d'abord "un exercice de spiritualité", le cardinal Tauran a appelé les croyants chrétiens et musulmans à "approfondir leurs convictions en vue d'une purification" et ce, en suivant les préceptes de leurs religions respectives. Il a estimé que cela aiderait les deux communautés à "s'approcher de Dieu et à augmenter le poids du bien dans le monde", affirmant que l'église catholique "ne rejette rien de ce qui est vrai et sain dans les religions non chrétiennes et qui apporte souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes". Le cardinal Tauran a indiqué que l'histoire a montré que "les croyants étaient capables du meilleur comme du pire", raison pour laquelle, "les chefs religieux doivent conjuguer religion avec raison et apprendre à s'enrichir de la différence de l'autre, car la différence ne représente pas une menace mais, au contraire, une richesse", a-t-il noté. Il a, par ailleurs, ajouté que "les croyants doivent collaborer pour que la dimension transcendante de la personne humaine ne doit pas être sacrifiée", notamment, avec le développement des nouvelles technologies et de la science de manière globale, que connaît le troisième millénaire.
