Des marins pêcheurs disent que la sardine est très sensible au microclimat, quand elle ne trouve pas sa température idéale, elle fuit vers d'autres endroits à la recherche de son milieu adéquat. Pourquoi est-elle rare et si chère aujourd'hui ? Avant, le poisson était consommé par la population habitant le littoral. Aujourd'hui, avec le développement des moyens frigorifiques, le poisson est consommé partout dans le pays. Il faut dire aussi que notre production halieutique n'est pas très importante par rapport à d'autres wilayas. Nous sommes approvisionnés par treize wilayas du littoral et nous desservons d'autres destinations qui ne possèdent pas de façade maritime. La sardine est l'un des poissons les plus populaires qui soient. Sa chair, tendre, mi-grasse et très nourrissante recèle de multiples bienfaits. Cependant, la sardine est rare et chère à cause des conditions climatiques. Elle est tantôt abondante et tantôt inexistante. ...Concernant la petite sardine qui n'a pas atteint la taille commercialisée, comment se fait-il qu'elle soit achalandée sur les étalages du marché ? En tant que secteur de la pêche, nous sommes responsables de la préservation et la protection des ressources halieutiques. Nous établissons une réglementation et des lois qui la protége. Mais l'application sur terrain incombe à d'autres secteurs tels la police maritime ou encore le commerce. Il convient d'informer que la taille commerciale de la sardine est de 11 centimètres, et la loi tolère jusqu'à 20 % du casier n'ayant pas atteint la norme. Que stipule la législation concernant la pratique illégale de la pêche à la dynamite, à la lance ou au compresseur ? (On cite l'exemple des compresseurs qui insufflent de l'air dans les trous au fond de la mer, faisant sortir les poissons effrayés de leur cachette). La loi 01-11 relative à la pêche et l'aquaculture stipule que quiconque fait usage dans ses activités de pêche de matières explosives, de substances chimiques, d'appâts, de procédés d'électrocution, pouvant affaiblir, enivrer ou détruire les ressources biologiques, est puni d'une peine d'emprisonnement de deux à cinq ans et/ ou d'une amende de 500.000 à 2 000.000 DA. Quel est l'état de la production halieutique à Alger ? Par rapport aux précédentes années 2009/ 2010), nous avons enregistré une baisse. Quant à l'année 2011, nous avons constaté une hausse, soit une production halieutique de 3543 tonnes. Il est important de savoir, par ailleurs que le plateau continental est étroit et très accidenté. Le plateau continental est une zone qui va de 0 à 200 mètres de profondeur. C'est-à-dire, un espace où vit plus de 80% des espèces marines, végétales et marines. Cette hausse est due probablement à la remontée de courant chaud et au facteur climatique. Respecte-on le repos biologique ? Il existe deux périodes consacrées au repos biologique. La première période s'étale du 1e mai jusqu'au 30 septembre. Elle concerne les trois miles marins. Cette pratique concerne la pêche au chalutier traînant. La deuxième période du repos biologique, va du 1e septembre au 31 octobre, elle concerne la période de la pêche à l'espadon (grand migrateur). Au niveau de la wilaya d'Alger, la profession, en général, respecte le repos biologique, vu que nous n'avons pas enregistré une augmentation d'infraction à la pêche durant cette période. Combien d'infractions aux règles de la pêche ont été relevées en 2011 ? Vingt cas d'infractions aux règles de la pêche ont été relevés en 2011, contre trois cas en 2010, commises en zones interdites, principalement par des bateaux qui ne sont pas inscrits dans la wilaya d'Alger. Notre potentialité halieutique satisfait-elle les besoins du citoyen en protéines ? Les ressources halieutiques sont d'une importance majeure dans le régime alimentaire de l'Homme. Cette dernière décennie, la surexploitation de ces ressources et la non gestion des stocks exploités vont conduire à leur épuisement. De ce fait, l'aquaculture devient la solution propice pour arriver à une sécurité alimentaire. Les prévisions de la FAO indiquent que l'importance de la production halieutique issue de l'aquaculture par rapport à celle issue de la pêche, est de plus en plus marquée, elle estime qu'elle a atteint 35% en 2010 et qu'elle pourrait dépasser les 50% en 2025. Il est impossible de satisfaire les besoins des citoyens, étant donné que la demande dépasse l'offre. Que préconisez-vous ? L'idéal serait de développer et d'investir dans le développement de l'aquaculture, comme c'est le cas des pays limitrophes. Peut-on connaître à cette occasion la consommation du poisson par personne ? La consommation du poisson en Algérie, est estimée à 5, 6 /KG/habitant/ an. L'OMS recommande de consommer 6,5/KG/habitant/an. Quelles sont les opérations qui visent à stimuler la production de poissons ? D'emblée, je réitère qu'il est nécessaire de respecter la réglementation en vigueur. Des projets en vue ? Notre tutelle a acquis un navire scientifique nommé « Grine Belkacem ». Cette opération vise à évaluer les ressources et de trouver de nouvelles zones propices à la pêche, et de développer l'aquaculture. Long de 40 mètres et large de 8,5 mètres, le bateau qui a une vitesse de 12 noeuds peut porter 450 tonnes permettant aux chercheurs d'effectuer des missions d'envergure. Doté d'une chambre froide d'une capacité de 25 m3, il dispose aussi de moyens adéquats à la vie d'une équipe de 28 personnes.
