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Faire face aux nouveaux défis
Abderrezak Guessoum, président de l'association des Uléma
Publié dans Horizons le 15 - 04 - 2012

Quel est le discours que prône l'Association des uléma musulmans algériens ?
Le discours de l'Association des uléma est un discours qui se base d'abord sur une étude bien éveillée du texte sacré le Coran et de la Sunnâh. C'est un discours qui se veut ouvert, tolérant et en phase avec la réalité des musulmans du monde. Notre but : éduquer, former, sensibiliser et éliminer toutes sortes d'extrémisme que ce soit l'extrémisme religieux ou l'extrémisme contraire à la religion. Sur le plan politique, nous tâchons d'être au dessus de toute tendance partisane. Nous ne nous réclamons d'aucun parti et nous ne faisons partie d'aucun parti. Notre association est de tendance religieuse et scientifique.
Quels moyens utilisez-vous pour la diffusion de ce discours ?
Nous utilisons plusieurs moyens dont la presse. Nous avons notre journal « El Bassaïr » et contribuons dans d'autres journaux. Comme infrastructures, nous avons des sections dans les 48 wilayas. Chaque section de wilaya, qui coordonne avec des sections municipales, ouvre des écoles pour enseigner principalement le Coran qui est notre but principal. Nous enseignons aussi la langue arabe et les sciences islamiques : le Fiq'h, etc. L'enseignement au sein de nos écoles se fait selon l'option de l'Association des uléma. C'est-à-dire la langue arabe bien préparée, bien étudiée et bien structurée et le Fiq'h islamique suivant la tendance malékite.
Pas de présence sur Internet ?
Justement ce 16 avril, nous allons lancer le site web de l'Association des uléma. Ce site répondra à toutes les préoccupations des citoyens dans le volet religieux. Par exemple, si vous demandez la Fatwa, vous allez sur ce site. Vous y trouverez également les activités de toutes les sections de l'Association au niveau national. Vous y trouveriez l'éditorial sur la situation politique et culturelle du pays et des contributions de personnes qui ne font pas partie de l'association. En plus du journal « Bassaïr », nous allons relancer deux autres éditions : « le Jeune Musulman » en langue française et « Echihab » la revue éditée en arabe par Abdelhamid Ben Badis (créateur de l'association). Cette revue sera mensuelle mais dès qu'elle s'enracinera dans la société, elle deviendra progressivement hebdomadaire. En plus de l'organisation de plusieurs colloques dans plusieurs wilayas, nous allons participer pour ce 16 avril notamment, dans un film sur Abdelhamid Ben Badis. Ce film tient compte de toutes les circonstances qui entouraient le Cheikh et l'association des uléma à son époque. En plus de cela, nous contribuons à célébrer l'événement avec la presse nationale et la télévision publique. La chaîne du Coran va diffuser deux émissions spéciales sur Ben Badis d'une part, et sur l'association des uléma, d'autre part. Ces émissions donneront beaucoup de renseignements sur les différents aspects de l'époque. Pour le 81e anniversaire de la création de l'Association des ulémas musulmans algériens, il était prévu d'organiser un colloque international le 5 mai à Chlef. A cause des élections, nous l'avons reporté pour les 18 et 19 mai. Il y aura trois savants musulmans étrangers, du Maroc, de la Tunisie et de l'Arabie Saoudite. Le 20 mai, nous serons à Laghouat pour contribuer à un colloque sur l'Association des Ulémas. En même temps, nous allons assister à l'inauguration d'une bibliothèque qui portera le nom de Bachir El Ibrahimi. Ce Cheikh — qui a présidé l'association — a été exilé par la force coloniale pendant deux années à Aflou. En signe de reconnaissance, la wilaya de Laghouat a attribué son nom à la nouvelle bibliothèque.
La zaouïa Tidjania est bien ancrée dans cette wilaya. Est-ce que Cheikh El Ibrahimi avait des liens avec ses Chouyoukh ?
Vous savez qu'il y avait une petite querelle entre la Tidjania et l'Association des Ulémas. Cheikh El Ibrahimi était à Aflou et Aflou c'est loin par rapport à Ain Madhi, fief de cette zaouïa. Il n'avait pas de contacts avec ses Chouyoukh. Actuellement, nous avons des contacts avec tous les Chouyoukh de zaouïas à l'échelle nationale. Je citerai Athmane de Tolga, El Kacimi de Boussaâda, Lazhari de Djelfa, Belkaïd de Tlemcen et Tidjani de Ain Madhi que j'ai visité il y a deux ans de cela. Les circonstances et les conditions ont changé et les origines du différend ont disparu. Nous appartenons tous à l'Algérie. Nous nous sommes réconciliés avec tout le monde.
Les chrétiens y compris ?
Nous ne sommes pas les ennemis des chrétiens. Nous ne sommes pas leurs alliés non plus. Individuellement, nous avons des contacts avec des chrétiens en Algérie. Personnellement, j'ai un contact avec l'ancien archevêque, le Père Teissier. Pour ceux qui appellent les gens au christianisme et l'évangélisme notamment, par principe nous sommes contre. Si quelqu'un veut devenir musulman ou chrétien par conviction, il est libre. Mais aller exploiter la pauvreté ... Nous sommes contre cette méthode. Nous pensons que le jeune Algérien musulman ne peut pas céder s'il n'y a pas de tentation matérielle quelque part pour le convertir. Certains sont restés sept, huit ans chrétiens et sont revenus. Ils affirment qu'ils ont été victimes de besoins humains.
Quelle est votre relation avec les chiites d'Algérie ?
Je ne connais pas de chiites en Algérie. Les chiite d'Iran et du Liban sont nos amis. Nous reconnaissons leur existence, mais les chiites d'Algérie, je n'en connais pas, ça m'étonne de voir des chiites en Algérie. J'ai dit à mes amis iraniens que transformer un musulman sunnite en un musulman chiite, ne changerait rien. Je leur ai demandé de laisser le sunnite là où il est. Si par conviction - et ça m'étonne - il veut devenir chiite, il peut le faire, mais aller prêcher en prétendant que le chiisme est plus important que le sunnisme ; c'est une méthode que nous ne partageons pas.
Que pensez-vous du contexte actuel du monde arabo-musulman ? Nous considérons que les démarches en vue d'un changement ou d'une réforme ou du rétablissement d'une injustice sont des démarches tout à fait normales et humaines pour tout le monde aussi bien pour les musulmans que pour les non musulmans. Et ça se déroule partout. En ce qui nous concerne, nous sensibilisons des gens à utiliser les moyens démocratiques les plus pacifiques pour procéder au changement sans faire de victimes. Parce que nous avons vécu des expériences douloureuses comme c'était le cas en Libye, en Egypte, au Yémen, en Irak et en Syrie actuellement. Nous avons vu des innocents qui n'ont rien à voir avec la guerre. En plus, on y a fait appel à l'ingérence étrangère que nous ne partageons pas. Nous voudrions que le changement émane de la société et non pas de l'extérieur de la société. Nous procédons à relever ce nouveau défi d'abord par la formation de l'intellect de chaque musulman. Deuxièmement, la lutte contre l'ignorance pour que tout le monde devienne cultivé et lettré de façon à bien assumer ses responsabilités de citoyen. Troisièmement, sensibiliser les gens à ce qu'ils défendent leur cause et leurs besoins par les moyens les plus appropriés. En un seul mot, nous œuvrons pour l'affirmation de l'identité de chacun et de chacune. Nous voudrions que chacun et chacune affirme son identité en tant qu'Algérien, en tant qu'Arabe et en tant que musulman.
Et l'amazighité ?
L'amazighité fait partie de l'identité arabo-islamique. Le Cheikh Ben Badis est un Amazigh par excellence. Son origine ne l'a pas empêché d'être un bon musulman et de défendre les canons de l'Islam. Deuxièmement, les savants musulmans de la Kabylie ont toujours été les meilleurs défenseurs de la langue arabe et de l'Islam. Je cite comme exemple Ibn Moûti qui, avant Ibn Malek, a écrit mille vers sur la grammaire arabe. Ibn Malek a lui-même reconnu qu'il lui doit des remerciements et toute la reconnaissance.
Les islamistes algériens se revendiquent-ils de l'école badissienne ?
Nous ne leur demandons pas de revendiquer quoi que ce soit. El Islah, le MSP, Ennahda et même le FLN se revendiquent de l'école badissienne. Cela ne veut pas dire qu'ils font partie de l'Association des uléma. Mais ils prennent toujours Ben Badis et l'Association des uléma comme référence authentique de l'identité arabo- islamique en Algérie.
Les salafistes aussi ?
D'abord, il faut souligner que l'Association des uléma est salafiste, mais au sens scientifique et islamique du terme. Le salaf, c'est quoi ? Ce sont les ancêtres. Nous nous revendiquons tous des ancêtres, à commencer par le Prophète (Qsssl) les califes, les compagnons.... Les salafistes algériens sont nos frères et nos compatriotes. Nous les respectons tous, car ils veulent l'authenticité de l'Islam. Parfois, nous différons avec eux en ce qui concerne certaines fatwas et certains points de vue sur les détails et pas sur l'essentiel. Ils sont très rigoureux, chose qui ne peut pas servir la religion dans un monde où tout est appelé à changer. Aussi, nous ne voulons pas qu'ils accaparent le salafisme parce que ça appartient à tous les musulmans, surtout ceux qui se réclament du Prophète (Qsssl) et de ses compagnons.
Comptez-vous investir le champ audiovisuel ?
Le champ audiovisuel n'est pas l'actualité de notre association. Mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas l'idée. C'est juste que ça nous dépasse. Cela demande beaucoup de moyens d'autant que ce champ n'est pas encore ouvert.


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