Le 5 septembre 2007 à 10 h 10, Mohamed, 72 ans, est arrêté par des citoyens dans le quartier populaire de Bab El Oued à Alger. Il venait de tuer son cousin Ali, de deux balles dans la nuque et le dos. L'affaire a été traitée hier par le tribunal criminel près la cour d'Alger. Le mis en cause est accusé d'homicide volontaire avec préméditation, port d'arme sans autorisation et port d'arme blanche. Cet homme âgé aujourd'hui de 76 ans, encourait la réclusion criminelle à perpétuité. Il s'est présenté hier devant le juge Hellali en reconnaissant son crime. La veuve et les enfants de la victime n'ont pas retenu leurs larmes. L'auteur a avoué avoir tiré des balles mortelles en direction de son cousin mais sans révéler les vraies causes de son acte. Interrogé à plusieurs reprises par le magistrat, il s'est contenté de dire qu'il s'agit d'une jalousie. « Moi je suis beau, sportif et respecté par les gens. J'étais un ancien maquisard et je jouis d'une bonne réputation au village » et que ce jour là, il n'avait pas l'intention de tuer son proche. Mais le juge lui rappelle qu'il s'est déplacé la veille du crime de son village natal à Fréha dans la wilaya de Tizi Ouzou jusqu'à Alger. Il était armé d'un pistolet et d'une arme blanche ainsi que d'une bombe lacrymogènes. Il s'est rendu dans un hôtel près de la Grande Poste. La matinée de l'incident, il s'est déplacé à Bab El Oued, le quartier ou réside son cousin. L'auteur du crime reconnait que la victime ne l'a pas provoqué ou insulté. « La vérité, monsieur le juge, la victime, allah yarahmou, ne m'a rien dit mais je l'ai tuée. J'avais peur. Je croyais qu'il était armé d'un couteau et qu'il allait m'agresser une seconde fois ». Le procureur de la république est revenu dans son réquisitoire sur la genèse de cette affaire. Il s'appuie notamment sur des constatations matérielles et des expertises, balistique en particulier. Selon lui, il ne fait pas l'ombre d'un doute que Mohamed a voulu tuer son cousin. Les deux vieux ne s'entendaient plus depuis des mois. La victime avait agressé l'auteur avec un sabre, le touchant gravement à la tête suite à une dispute banale dont tout le monde ignorait la cause. L'accusé ne l'aurait pas supporté. Il venait d'être humilié. « Après cet incident, on a interdit à notre père de se déplacer au bled. On voulait éviter les problèmes même si l'auteur n'avait aucune intention de se venger. C'est au moins ce que nous croyions », dira l'aîné de la victime. Mais le désir de vengeance de Mohamed était plus fort. Quelques jours avant son déplacement à Alger, il achète un pistolet au marché noir pour 12 millions de centimes, une bombe lacrymogènes et un couteau. Le soir du drame, il aurait planifié son acte en se rendant le matin au quartier de la victime. Lors de l'audience, il a déclaré regretter son acte d'autant que la victime est un proche. Après délibération, l'accusé a été condamné à 15 ans de prison ferme.