Les jeux Olympiques 2012 d'été qu'a abrités Londres du 27 juillet au 12 de ce mois ont été marqués par une participation algérienne décevante. Sauf la médaille d'or de Taoufik Makhloufi, la décadence a dominé les résultats des autres athlètes. Les 38 autres éléments engagés dans 12 disciplines n'ont pas réussi à décrocher un seul podium. Heureusement, l'enfant de Souk Ahras était là pour permettre à l'Algérie d'accéder au tableau des médailles. Un titre olympique arraché dans le 1500 mètres par un jeune coureur de la trempe des Morceli et Boulmerka. Dans l'ensemble, l'Algérie a amélioré sa récolte par rapport à Pékin 2008, ou une médaille d'argent a été décrochée par le judoka Amar Benyekhlef et une de bronze par Soraya Haddad. Toutefois, cela ne doit justifier en aucun cas les contre-performances de la délégation algérienne. LA BOXE ET LE JUDO, LE GRAND RATAGE Avant le début des JO 2012, de grands espoirs reposaient sur le noble art, le judo et à un degré moindre l'athlétisme, pour décrocher des médailles. En boxe, huit pugilistes avaient composté leurs billets pour ces joutes, à leur tête le champion du monde de la WSB, Abdelhafid Benchebla. Se fixant comme objectif un seul podium, nos boxeurs sont rentrés bredouilles, ne parvenant pas à redonner une médaille olympique 12 ans après le bronze gagné par Mohamed Allalou à Sydney. Même si Benchebla et Ouadahi ont été victimes d'erreurs d'arbitrage, cela n'est pas une raison pour fuir ses responsabilités. Pour leur part, les puncheurs Abdelkader Chadi et Chouaib Bouloudinet avaient assez d'expérience pour éviter l'élimination précoce. A l'instar de la boxe, le judo a connu une régression inexplicable. En effet, la médaillée olympique à Pékin, Soraya Haddad, a connu une défaite inattendue dès son premier combat. 4e mondiale dans la catégorie des -52 kg, elle a payé très cher son geste technique raté. Ainsi, elle a été incontestablement la plus grosse déception de cette 30e édition de JO pour les Algériens. La jeune Sonia Asselah a connu le même sort, se faisant balayer dès le 1er tour. LES AUTRES COMPETITEURS ONT FAIT DE LA FIGURATION Outre ces sorties ratées, les autres disciplines ont connu une série de déconvenues. En cyclisme, Azeddine Lagab n'a pas fait le poids. Il a été obligé d'abandonner à cause de l'état de son vélo. En tir sportif, Fateh Ziadi sans entraîneur, s'est contenté d'occuper une peu reluisante avant-dernière place dans l'épreuve de 10 m pistolet à air comprimé. En haltérophilie, Walid Bidani n'a pas réussi le miracle. Néanmoins, il a eu le luxe d'améliorer son record personnel. En volley-ball, le six national (dames) a fermé la marche dans son groupe A, essuyant 5 défaites. Cependant, les coéquipières de Hennaoui ont réussi à gagner deux sets face à la Grande Bretagne. TAOUFIK MAKHLOUFI, LE MODÈLE À SUIVRE Au milieu de cette hécatombe, Il y a eu l'émergence d'un nouveau roi. Makhloufi Taoufik a émerveillé le monde, s'adjugeant la médaille en vermeil. Après Noureddine Morceli, le 1500 mètres est bien parti pour être dominé par son digne successeur. Sacrifiant sept mois dans une préparation intense entre le Kenya et l'Ethiopie, le spécialiste du demi-fond s'est entrainé durant 40 jours dans les montagnes du Kenya sous la coupe de son entraineur le Somalien Souleymane Jama Aden. Un stage qui a permis au champion d'Afrique du 800 mètres de progresser à grande vitesse. Un modèle à suivre pour permettre au mouvement sportif algérien de renouer avec les performances de Sydney 2000. Le moment est venu pour que les concernés revoient leur copie. Investir plus de 200 milliards pour n'avoir qu'une seule médaille d'or est tout simplement disproportionné. Remettre le sport algérien sur les rails passera par l'éradication des luttes intestines qui freinent son développement. Les enseignements doivent être tirés des JO 2012 pour repartir du bon pied. Il faut penser dès maintenant à 2016, sachant que plusieurs pays ont déjà préparé les successeurs de leurs champions en prévision des JO de Rio.
