Difficile de dresser le portrait d'un homme qui rechigne à parler de lui. Lassana Igo Diarra préfère évoquer ses auteurs. Editeur atypique, il ne parle pas non plus de chiffres mais de savoir. A ce sujet, il dira « l'Islam est la religion du savoir. Le premier verset du Coran ordonne la lecture qui est la clé des connaissances. À ce propos, le Très Haut dit : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume, a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. » Lassana Igo Diarra a commencé en 2002 par éditer des contes. Ce choix a été couronné par un succès immuable au Mali. Il indique « Le savoir, c'est fondamental pour la société. On peut façonner une jeunesse. Le travail pédagogique désigne les méthodes et les pratiques destinées à transmettre un savoir ; le savoir étant à prendre au sens large. Dans le cas de l'information jeunesse, le savoir est identifié à l'information. » Discret et ambitieux, Lassana Igo Diarra est désormais associé, dans l'esprit des lecteurs, et des libraires, à la meilleure littérature malienne. Lassana Igo Diarra, premier responsable des éditions « Balani's », confie qu'il arrive à éditer 2 à 3 ouvrages par an. Il ne manque pas cette occasion pour souligner les difficultés qu'il rencontre dans son domaine. Pour lui, les bédéistes africains, préférant rester dans leurs pays d'origine, et rencontrent en permanence des problèmes d'édition, de diffusion et de promotion, qui les empêchent de prendre de l'élan et les plongent dans l'anonymat. En dernier, il insiste sur la subvention de l'Etat, puisque le livre est fondamental dans l'éducation de la jeunesse. Il préconise de renforcer le secteur pour redynamiser l'économie de son pays. Il prépare la 3e édition du festival international de la littérature et de jeunesse, en mars 2013 à Bamako, Mali.