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« Les associations ont besoin de moyens pour lutter davantage contre le sida »
Ahcène Boufenissa, président de « Solidarité Aids »
Publié dans Horizons le 30 - 11 - 2012

« Solidarité AIDS » est une association qui existe depuis plus d'une décennie. Peut-on connaître ses principales préoccupations ?
Notre association a été créée en l'an 2 000, il y avait peu d'associations d'aide et de soutien aux personnes vivant avec le VIH en Algérie. Les travailleurs, activant à l'hôpital El Kettar (Alger) faisaient des collectes pour les personnes qui demandaient de l'aide. Avec un groupe d'amis volontaires nous avons réussi à mettre sur pied cette association. Aujourd'hui, il existe cinq associations qui luttent contre cette maladie. Notre principal objectif est d'abord le soutien psychosocial aux personnes vivant avec le virus. Le deuxième axe c'est la prévention de proximité. Le troisième aspect se résume en la formation d'éducateurs et de médiateurs associatifs afin d'apaiser leur problème de santé.
Depuis l'apparition du 1er cas de Sida en Algérie, en 1985, on remarque que le nombre de malades ne cesse d'augmenter. Pourquoi selon vous ?
Le VIH est lié au comportement de l'individu, et donc c'est à lui de se protéger. Notre rôle est de transmettre le message juste et clair. Oui, le sida est en constante augmentation : d'abord il est lié à des conjonctures sociales comme la promiscuité, l'homosexualité, la prostitution, le mariage précoce, la polygamie, l'absence de la culture de dépistage... Tous ces aspects laissent le sida progresser d'année en année. Aujourd'hui, on assiste à une invasion culturelle et médiatique. Avant, les choses se passaient de manière timide mais maintenant il existe une facilité d'accès dans tous les domaines.
Il y a une année de cela, une ville d'Algérie a vu l'organisation d'une manifestation pour dénoncer le manque de médicaments. Cette pénurie est-elle toujours d'actualité ?
Effectivement, l'an dernier l'association d'Oran et un nombre de personnes vivant avec le virus de VIH ont dénoncé la rupture des médicaments. Nous étions solidaires avec eux. Leurs doléances ont été transmises au cabinet du ministre. La rupture des médicaments en Algérie est liée à plusieurs facteurs, entre autres, la distribution, les prévisions. Les quinze centres de référence font des prévisions annuelles qui ne sont pas justes en raison, parfois, de l'enregistrement de nouveaux cas.
Le porteur du VIH est-il considéré comme un malade chronique ?
Au fil du temps, les personnes vivant avec le VIH s'habituent à des traitements qui les soulagent, sans le vouloir ils rentrent dans la cadre d'une maladie de longue durée. Nous, en tant que professionnels de la santé et intervenants associatifs, parlons de malades chroniques pour permettre à ces personnes d'avoir une carte d'accès aux soins et aux traitements gratuits. Au jour d'aujourd'hui, rien n'est officiel, cette maladie n'est pas considérée comme maladie chronique par les pouvoirs publics.
Mais pourquoi justement ?
L'Association Solidarité Aids fait partie d'un collectif d'associations qui réclament des droits pour les malades. Nous avons mené, depuis plusieurs années, des contacts et des séances de travail avec le ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Ils sont d'accord pour classer le Sida parmi les maladies chroniques. Sa non classification, à mon avis personnel, est due au nombre de cas qui n'est pas vraiment important. On parle aujourd'hui de 2.000 cas qui suivent le traitement.
Les centres de dépistage qui existent en Algérie sont-ils suffisants ?
Leur nombre est de 55 mais ils ne travaillent pas avec la même cadence. Cela n'est pas dû au manque de volonté. Lors de la création de ces centres, nous avons participé à l'élaboration de la fiche technique portant sur la création de ces centres. Nous avons demandé à ce que la société civile, les associations thématiques spécialisées intègrent ces centres pour essayer de faire de la vulgarisation et la promotion de ces centres. Il y a des actions qui se font mais les moyens sont très réduits.
Et pour ce qui est des centres d'excellence ?
Les centres de prise en charge (d'excellence) sont au nombre de quinze. Je peux dire que c'est suffisant pour le moment. Mais quand on voit la progression de la maladie, il restebeaucoup de choses à faire.
L'examen prénuptial n'est pas exigé par toutes les APC, de même que les diagnostics qui détectent le virus. Votre association intervient-elle dans ce sens ?
Notre association a toujours œuvré pour l'intégration de l'examen prénuptial d'une manière officielle. On ne peut avoir une pièce de l'état civil sans passer par cet examen. Malheureusement, dans la fiche de l'examen le VIH ne figure pas. Il reste tributaire d'un avis. Nous avons toujours réclamé qu'il soit intégré de manière officielle dans cet examen mais beaucoup de praticiens n'obligent pas le couple d'aller faire un dépistage du VIH. Nous devons faire pression dans la feuille de l'examen prénuptial, elle doit comporter à titre officiel le VIH et de l'autre côté nous devons sensibiliser les prescripteurs à demander ces résultats comme pièce maîtresse pour accorder le mariage.
Comment se fait la prise en charge des porteurs de VIH au niveau de votre association ?
Notre association peut mettre à leur disposition un espace de réconfort, de convivialité, d'acceptation. Une personne atteinte de virus peut être en contact avec d'autres personnes, chose qu'ils ne peuvent pas trouver ailleurs. L'association peut offrir également un cadre juridique et psychologique. Ces personnes peuvent être accompagnées pour la réalisation d'un projet, pour des formations, tout ça dans le but de la réinsertion sociale. Au niveau de notre association, plus de 450 adhérents jouissent de ces espaces. Les soins ce sont les hôpitaux qui les font.
Parmi les adhérents, y aurait-il des malades qui ont été licenciés de leur travail en raison de leur maladie ?
Un malade ne peut pas donner le même rendement d'une personne qui est en bonne santé d'autant que la maladie l'affaiblit, son état psychologique devient fragile. Pour la plupart, ils partent en congé de maladie longue durée ou abandonnent carrément leurs postes.
Les cinq associations qui luttent contre le sida, notamment « Green tea » de Tamanrasset, viennent-elles en aide aux personnes étrangères porteuses du virus ?
Toutes les associations ne font pas de discrimination raciale. Même au niveau du ministère de la Santé, tous les étrangers bénéficient de la même gratuité des traitements et des mêmes Algériens. Chose que nous ne trouverons pas ailleurs. A titre d'exemple, nous avons un médecin ougandais membre de l'association qui intervient auprès de la population subsaharienne pour servir de lien et distribuer des préservatifs à titre gratuit.
Que pensez-vous de la politique menée par le ministère de la Santé portant sur la lutte contre le sida en Algérie ?
Nous sommes partie prenante de cette politique. Ce que fait l'Algérie, on ne le trouve pas ailleurs. Nos problèmes sont dus au laxisme de certains responsables. La politique menée par notre gouvernement a porté ses fruits. Mais l'apport de la société civile reste toujours au point zéro. Le silence tue plus que la maladie.
Votre conclusion...
Aujourd'hui on ne peut plus se contenter d'une brochure en matière de sensibilisation. Il faut une panoplie d'activités pour espérer un changement de comportement. Le ministère de tutelle doit nous considérer comme partenaire à part entière et nous donner les outils nécessaires pour travailler. On ne peut pas réussir une politique de Santé en matière de prévention si on ne consulte pas le comité national, si on n'accorde pas un budget à la prévention, si on ne trace pas un programme et si on n'a pas un objectif. Afin de freiner l'ampleur de la maladie, nous devons promouvoir les actions de dépistage à travers les médias.


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