A moins d'une semaine du 10e anniversaire de son invasion par l'armée américaine, et à un mois presque de la tenue d'élections provinciales (prévues le 20 avril prochain), l'Irak est toujours livré aux affres de la violence de tout bord. Notamment celle perpétrée à grande échelle par le terrorisme confessionnel. Enième et macabre démonstration : dix-huit personnes ont été tuées, jeudi, dans trois attentats et...le ministère de la Justice qui se trouve à environ 200 mètres de la « très sécurisée », « zone verte », abritant le Parlement et nombre d'ambassades, en plein Baghdad a vécu un assaut. L'attaque se serait néanmoins soldée par un échec, mais les versions divergeaient pour savoir si les assaillants étaient parvenus à entrer dans le ministère. Une éventualité qui, si elle se confirme, pourrait constituer un sérieux camouflet pour la politique sécuritaire du gouvernement de Nouri al-Maliki, déjà décrié par les mouvements populaires de protestation qui réclament sa tête depuis décembre dernier. Selon le commandement des opérations, qui chapeaute les forces de police et de l'armée, les trois assaillants avaient été tués dans le bâtiment, tandis que le porte-parole du ministère de la Justice, Haider Al Saâdi, soutenait que les affrontements s'étaient déroulés à l'extérieur. N'empêche que ces attaques, qui se déroulent dans l'indifférence de la communauté internationale (absorbée par la guerre en Syrie et le Printemps arabe) n'ont pas encore été revendiquées, bien que des soupçons pèsent sur les groupes armés sunnites qui s'en prennent régulièrement aux forces de sécurité et aux représentants du gouvernement du chiite d'al-Maliki. Par ailleurs, un autre attentat à la bombe a visé, le même jour, un candidat aux élections provinciales dans la province de Salaheddine. Un autre candidat au scrutin d'avril avait été enlevé dans la nuit avec d'autres membres de sa famille, également au nord de Baghdad. C'est connu, les groupes terroristes proches ou appartenant à al Qaïda ne s'en prennent pas aux seules forces de l'ordre ou aux représentants officiels de l'Etat. Des hommes armés vêtus d'uniformes de l'armée ont fait irruption, hier, au nord de la capitale, dans la maison d'un chef des Sahwa, une milice active contre al Qaïda. Ils l'ont abattu ainsi que trois de ses fils.