La relance du processus de paix au Proche- Orient risque de tarder. Il est « plus important de faire bien que vite », affirme le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, au terme d'une visite de trois jours dans la région. L'homme dit privilégier une diplomatie « discrète » et une entente avec les deux parties pour « promouvoir le développement économique en Cisjordanie » occupée. « Cet effort ne vise pas seulement à ramener les parties aux négociations, il s'agit aussi de conduire tout le monde à la meilleure position pour réussir », explique Kerry qualifiant de « très constructives » ses discussions avec le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, le président palestinien, Mahmoud Abbas, et son Premier ministre, Salam Fayyad. « Nous avons du travail à faire, nous rentrons faire notre travail », a-t-il ajouté affirmant avoir pris acte du « plaidoyer passionné » prononcé par M. Abbas pour la libération des prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. Selon le secrétaire d'Etat américain, le Premier ministre israélien est conscient du « potentiel explosif » de la situation. Avant toute reprise de négociations, au point mort depuis 2010, le président palestinien réclame la libération de ces prisonniers. Il a, également, réitéré, dimanche dernier, devant Kerry, sa demande du gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Al-Qods ainsi qu'une négociation sur la base des lignes de juin 1967, ce que refuse formellement le gouvernement israélien. Avant-hier, M. Abbas a participé, dans la capitale qatarie, Doha, au comité ministériel de la Ligue arabe de suivi du processus de paix. Cette réunion a décidé de la composante de la délégation arabe qui doit relancer ce processus. Selon le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, elle sera formée des représentants de l'Arabie saoudite, d'Egypte, de Jordanie, du Maroc, de Palestine et du Qatar, en sus du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Ses membres se rendront, le 29 du mois en cours, à Washington, pour rencontrer le président Barack Obama et John Kerry. Lancé en 2002, ce plan de paix arabe a offert à l'Etat israélien, qui n'a jamais répondu, une normalisation des relations en échange d'un retrait israélien des territoires arabes occupés en 1967.