Beaucoup de jeunes sont partis vivre à l'étranger pour améliorer leur niveau de vie. Malgré les dures épreuves qu'ils traversent, ces Algériens établis outre-mer font des pieds et des mains pour venir passer le Ramadhan au bled. Car, rien ne vaut l'ambiance familiale durant cette période. Nabil Aguelmine est un émigré algérien de 32 ans. Etabli en France depuis déjà 8 ans, il vient chaque année au pays durant le mois sacré pour renouer avec les bonnes senteurs traditionnelles que lui prépare soigneusement sa maman. « Le Ramadhan à Alger sort de l'ordinaire », dit-il. Il raconte mettre son temps à profit en restant à la maison aider ses sœurs dans la cuisine, histoire de créer une bonne ambiance. « La journée, je fais mes courses au marché. C'est le meilleur moment car les rues sont vides, les gens préfèrent dormir », constate Nabil. Alors que c'est la bousculade dans les souks, avec les vendeurs à la criée, le passage en fin de journée chez le marchand de sucrerie et le fait de se retrouver avec ses potes dans le quartier juste avant l'heure de l'Iftar, font à son avis le charme du ramadan. « C'est Lorsque le Muezzin annonce l'heure du F'tour et que nous nous réunissons tous autour d'une table garnie avec ma mère qui me gâte particulièrement, qui me rassure le plus. Un moment privilégié ». Pour ce fan de H'rira, Bourek et particulièrement de M'tewem, c'est aussi le seul mois où il suit le programme de la télé algérienne même lorsqu'il se trouve à l'étranger. Après quoi, il décidera s'il doit rester à la maison ou passer la soirée à l'extérieur autour d'une partie de domino avec les voisins du quartier, jusqu'à une heure tardive, voire jusqu'à l'heure du S'hor par moment. Evoquant le ramadan en France, il raconte que la particularité de ce pays réside dans le fait que la communauté musulmane est diverse. Pour lui, c'est un avantage, car les émigrés, qu'ils soient maghrébins, africains ou asiatiques s'échangent leurs spécialités culinaires et s'invitent entre eux. Aussi, bon nombre de concitoyens profitent-ils de cette période pour faire du bénévolat et des œuvres caritatives en faveur des personnes nécessiteuses. Malgré les commodités qui s'offrent à lui, il estime que la maison parentale demeure le seul endroit avec une sacrée ambiance de ramadan.
