En apparence plus modéré que son prédécesseur, le nouveau président iranien, Hassan Rouhani, n'en est pas moins aussi intransigeant. Notamment sur le dossier nucléaire, pierre angulaire de la diplomatie iranienne, qu'il entend néanmoins négocier avec davantage de souplesse. C'est ainsi que, fraîchement installé, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a rassuré, samedi, sur la disponibilité de son gouvernement à reprendre les négociations avec le groupe 5+1 (réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine plus l'Allemagne), lors d'un entretien téléphonique avec la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, représentante du groupe. Pour M. Zarif, « l'existence d'une volonté politique sérieuse (parmi le groupe 5+1) pour reconnaître les droits légitimes nucléaires de l'Iran (...) sera la bonne approche pour régler cette question », étayant ainsi les déclarations du président Rouhani qui, au lendemain de sa prise de fonction, avait déclaré que son pays était prêt à des « négociations sérieuses sans perte de temps ». En quête d'un apaisement avec l'« ennemi » déclaré des Occidentaux, Mme Ashton a, à son tour, souligné « sa détermination et son engagement sans faille à rechercher une solution diplomatique à cette question ». Elle a insisté sur « la nécessité d'engager des négociations substantielles qui mèneront en souplesse à des résultats concrets ». Une rencontre sur le sujet est prévue, probablement en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre, entre les deux responsables. Néanmoins, un air de déjà- vu semble planer sur cette nouvelle volonté exprimée de part et d'autre, après les échecs successifs auxquels ont abouti les rencontres précédentes. Lors d'un discours sur la nouvelle politique étrangère de la République islamique, le président iranien a assuré que celle-ci n'abandonnera pas ses principes, notamment sur la question contestée du nucléaire. De quoi mettre en doute un éventuel succès sur lequel les deux parties disent pourtant miser. Autre source de tourment : Téhéran a indiqué, le même jour, posséder environ 18.000 centrifugeuses dont plus de 10.000 en activité, confirmant des chiffres donnés par l'IEA (Agence internationale de l'énergie atomique).