Considérés comme des pays « jeunes », les pays du Sud de la Méditerranée s'apprêtent à vivre une métamorphose démographique dans les prochaines décennies. La part des 65 ans et plus devrait, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), doubler en 20 à 40 ans dans les pays du Sud. En 2050, le vieillissement de la population sera très avancé en Amérique Latine, en Asie du Sud et au Maghreb. Un Algérien sur cinq aura plus de 60 ans en 2040, selon la même source. Le dossier de ces personnes est au centre des préoccupations des hauts responsables et de la société civile. A cet effet, la Fondation nationale pour la promotion de la sante et le développement de la recherche (Forem) et la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) organisen aujourd'hui à l'hôtel Hilton d'Alger, un colloque international ayant pour thème : « Les personnes âgées en Algérie : Réalités et perspectives ». Cette rencontre d'une journée sera rehaussée par Mme Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Ce colloque ambitionne de contribuer à enrichir les débats et la réflexion pour améliorer la situation de cette frange de la société. Plusieurs axes seront abordés à travers quatre conférences-débat et trois ateliers constitutifs. Le professeur Françoise Forette, de l'hôpital Broca, Université Paris-V, abordera l'étude du vieillissement dans toutes ses dimensions ayant pour thème : « Quelle gériatrie pour le sujet âgé d'aujourd'hui ? ». Le responsable du groupe Cognition, Ethnopsychiatrie, Adaptation, Farid Elmassioui, de l'Université Paris-VIII, parlera du « vieillissement de la population, un défi supplémentaire à affronter pour les pays en voie de développement ». De son côté, le professeur Berazouane se penchera sur la foi. L'intitulé de sa conférence est « Le sujet âgé et la religion ». Les textes de loi en Algérie et le sujet âgé seront également abordés avec l'ancien ministre de la Culture, Mihoub Mihoubi. En plus des conférences-débat, la journée sera marquée par la tenue de trois ateliers. Les sujets comme le changement physiologique, cognitif, psychologique et social des personnes âgées, les obstacles et vides juridiques concernant le sujet âgé et les propositions de projets de loi en vue d'une bonne qualité de vie du sujet âgé, seront également débattus au cours de cette rencontre internationale. Rappelons que sur le plan juridique, l'Algérie a enregistré une avancée considérable avec la promulgation de la loi relative à la protection des personnes âgées, adoptée en 2010. Cette loi a permis d'introduire, pour la première fois, des sanctions à l'encontre de ceux qui maltraitent ou délaissent leurs parents. Le texte rend aussi obligatoire la prise en charge des personnes âgées par les descendants notamment ceux en situation vulnérable, allant jusqu'à instaurer une aide de l'Etat pour les descendants qui ne disposent pas de moyens financiers pour la prise en charge de leurs parents. Des améliorations ont été également apportées sur les plans social et santé.