Les amateurs du 7e art ont ainsi eu l'occasion de voir ce film poignant qui raconte une journée dans la vie du peintre palestinien Ismaïl Shammout (1930-2006). Le jeune Ismaïl tente de faire vivre sa famille, qui a vécu dans un camp de réfugiés depuis la Nakba en 1948. Il rêve de prendre des cours de peinture à Rome. L'histoire racontée est simple. Les acteurs ont un jeu puissant. Aimer sincèrement, atteindre ses rêves, écouter l'autre, vivre en harmonie et en communauté, toutes ces valeurs humaines ont été fortement exprimées dans ce film. Le président de l'association « A nous les écrans » et directeur des JCA, Salim Aggar s'est excusé auprès de l'assistance en raison de l'absence de la réalisatrice qui effectue actuellement un tournage de film à New York aux Etats-Unis d'Amérique. Il a aussi déclaré : « Nous sommes très contents du succès de notre événement ». Salim Aggar évoquera aussi la nécessité de promouvoir et de valoriser le métier de scénariste : « En Algérie, le cinéaste a été pendant longtemps scénariste et réalisateur, faute de spécialistes dans l'écriture cinématographique ». Il soulignera que « le manque de professionnels dans ce domaine demeure posé ». « Le scénario étant la base de toute production dramatique », a-t-il affirmé ajoutant qu'un « scénariste doit être convaincu de son œuvre. Scénariste est un métier qui demande beaucoup de concentration, de recherche et d'exploration. Il exige également qu'on soit lecteur assidu, amateur de télévision et cinéphile ». Il a fait remarquer que contrairement aux précédentes années, où le scénario était essentiellement basé sur le dialogue, aujourd'hui, les scénaristes utilisent de plus en plus l'image, la gestuelle et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Au total, plus de 35 films ont été programmés lors de ces journées cinématographiques à Alger, venus essentiellement du monde arabe (Egypte, Syrie, Maroc, Jordanie, Palestine, Liban, Tunisie, Bahreïn, Irak, Qatar) mais aussi du reste du monde (France, Etats-Unis, Brésil et Turquie). Les JCA ont aussi programmé 13 courts métrages algériens et 10 autres internationaux. Le documentaire, de par sa thématique sociale, politique et culturelle, a vu 10 projections programmées. La thématique a été axée sur les révolutions et le combat pour la liberté et l'indépendance dans le monde. La 4e édition des JCA a également vu l'organisation de plusieurs conférences sur des thèmes aussi importantes « Le cinéma arabe après les révolutions », « Le court métrage algérien, entre espoir et réalité », « L'immigration et les femmes cinéastes » et « La relation Nord-Sud dans le cinéma ». Pour rappel, l'association « A nous les écrans » a été créée le 10 mai 1998, grâce à la passion de quelques cinéastes indépendants et s'est fixé comme objectif de pallier le déficit des associations à caractère cinématographique dans la capitale. Aujourd'hui, avec une nouvelle génération, elle active depuis dans la promotion du court métrage de fiction et du documentaire et relance la tradition des ciné-clubs afin d'animer la scène cinématographique par la présentation d'œuvres inédites et originales.Les JCA demeurent l'un des rare rendez-vous dédiés au 7e art dans la capitale. Avec cette 4e édition dont le programme riche en invités, en conférences, échanges et en films, l'association « A nous les écrans » espère apporter une animation cinématographique particulière dans la capitale, en créant un espace perpétuel de rencontres et de débats entre les cinémas du Maghreb, d'Orient et d'Occident.