Les instructions du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, portant sur l'amélioration de la prise en charge des malades dans les hôpitaux, commencent à se traduire sur le terrain. La situation au Centre Pierre et Marie Curie d'Alger (Cpmc) a nettement changé. En effet, il a été mis fin à l'anarchie qui y régnait auparavant. On ne voit plus de malades allongés à même le sol dans l'attente d'être examinés. Et les familles des patients sont peu nombreuses sur les lieux. Le personnel médical et paramédical est devenu plus accueillant. « Les normes de prise en charge et de traitement adoptées par le CPMC sont les mêmes que celles en vigueur dans les hôpitaux des pays avancés », a indiqué une parente dont l'enfant a été hospitalisé dans des centres tunisiens et belges. Les malades sont appelés au fur et à mesure et des infirmières les accompagnent et les orientent vers les différents services. Un cancérologue soutient que « le ministre de la Santé commence à lutter contre le mauvais fonctionnement du Centre, une situation qui date de plusieurs années. La prise en charge des cancéreux constitue une priorité pour lui ». « Grâce à de la volonté, on peut faire des exploits », a-t-il indiqué. Notre interlocuteur reconnaît, toutefois, qu'une bonne partie des appareils de radiothérapie et de radiologie sont en panne, mais « une dizaine de nouveaux équipements sont déjà opérationnels », a-t-il précisé. Concernant la disponibilité des médicaments, il n'a pas de rupture de stock, nous dit-on. « Certes, des médicaments ne sont toujours pas disponibles, mais la situation n'est pas critique comme elle était auparavant », dira notre interlocuteur. Un autre responsable a affirmé que près de 350 malades atteints de cancer sont traités quotidiennement au niveau du service de radiothérapie, et ce, « grâce à la mise en marche d'un nouvel appareil ». « Un exploit qui résulte également de la volonté des médecins qui font tourner le centre », a-t-il souligné. Le personnel travaille en équipes qui « bossent » de 6 h du matin à 22 h. Les malades et leurs familles parlent avec satisfaction de changement visible. Depuis plusieurs jours déjà, les cancéreux sont tous pris en charge. Les médecins et les infirmiers se débrouillent pour soulager les malades. Et en cas de manque de places, ils sont orientés vers le centre anticancer du CHU de Blida. Une patiente venue de Ténès (Chlef) pour une séance de chimiothérapie parle également d'amélioration. « Il n'y a même pas 6 mois, on nous a donné rendez-vous dans 5 à 6 mois. Depuis décembre, la durée de l'attente est ramenée à un peu plus de trois semaines », nous dit elle. « Parce qu'elle va revenir dans moins d'un mois pour une autre séance de chimiothérapie, ma fille déborde de joie et s'accroche à la vie », dira la maman d'une malade.
