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L'homme qui révéla les tortures de l'armée coloniale
Vibrant hommage à Henri Alleg
Publié dans Horizons le 07 - 02 - 2014

L'historien Alain Rucio, le militant William Sportiss, dirigeant actif du PCA durant la guerre de libération, les enfants du défunt, Alain et André Salem, ont, tour à tour, restitué, devant un public venu nombreux, la personnalité exceptionnelle et le combat exemplaire d'Henri Alleg, ainsi que le poignant et courageux témoignage de celui qui dévoila à l'opinion française et internationale la torture pratiquée à grande échelle par l'armée française contre les militants algériens. Ils diront notamment que, par son parcours militant exemplaire, Henri Alleg n'a jamais renié ses idéaux, rappelant qu'il avait beaucoup fait pour la cause algérienne, sans le claironner sur tous les toits et sans revendiquer le moindre mérite. William Sportiss rapporta dans son témoignage qu'Henri Alleg a dit un jour à un journaliste venu l'interroger sur la pratique de la torture, qu'« une guerre est toujours injuste et qu'à partir du moment où on mène une guerre coloniale, c'est-à-dire une guerre pour soumettre un peuple à sa volonté, on peut édicter les lois que l'on veut et qu'il y aura toujours des dépassements », et d'ajouter que les gouvernants français « ont promulgué une loi d'amnistie après 1962 qui blanchit tous leurs officiers tortionnaires ». Cette loi, a souligné Alleg, rapporte encore William Sportiss, « confirme la complicité qui régnait avec eux au plus haut niveau », puis conclut cet entretien par ces mots : « Mon souhait est qu'on condamne la colonisation en tant que système, comme un crime contre l'humanité, or au contraire, on assiste à des choses incroyables comme cette loi qui se félicite de la colonisation en Algérie et, pire, qu'on enseigne ce mensonge dans les écoles ». « Henri était un homme qui mettait en accord ses paroles et ses actes. C'est pourquoi il a poursuivi son combat anticolonialiste jusqu'à sa mort », a poursuivi William Sportiss. « Mes parents qui étaient tous deux militants de la cause algérienne, n'attachaient pas beaucoup d'importance à leur histoire personnelle, mais lorsque leurs amis leur ont expliqué qu'en parlant de leurs cas ils feraient avancer la cause du peuple algérien, sensibiliseraient l'opinion française, et aideraient la lutte de l'Algérie pour son indépendance, ils se sont investis alors sans aucune réserve dans cette démarche, car ce n'étaient pas des gens orgueilleux », a témoigné André Salem, en évoquant le souvenir de ses parents.
Un film témoignage
Un film documentaire fut projeté à la faveur de cet hommage, intitulé « Henri Alleg, l'homme de la question », du journaliste Christophe Kantcheff. Le film, très beau, fait alterner la lecture de passages de « La Question » par un grand acteur contemporain, les réflexions d'une historienne sur le silence observé par les autorités coloniales sur la pratique de la torture, avec le témoignage d'Alleg qui, répondant à des jeunes qui l'entouraient, évoque les sévices qui lui furent infligés, mettanen lumière le courage de l'homme et établit opportunément un pont entre le passé et l'avenir. Dans ce film, on voit le pourfendeur de la torture dire notamment que « ce n'était pas seulement un livre que j'écrivais. Il fallait faire connaître ce qu'était la guerre en Algérie. Il fallait témoigner des pratiques des colonialistes français, du sort atroce réservé au peuple algérien, de la réalité de cette guerre coloniale ». « Un demi-siècle plus tard, ce témoignage reste utile. Lorsque je suis invité pour des conférences aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, je peux mesurer sa résonance. Les atrocités commises par l'armée française pendant la guerre d'Algérie ne diffèrent pas des atrocités commises par l'armée américaine en Irak, en Afghanistan et ailleurs », a-t-il ajouté. « Rétrospectivement, je suis heureux d'avoir écrit ce livre, parce qu'il conserve un sens dans le monde d'aujourd'hui, même si le contexte a changé », a-t-il poursuivi. « La Question » publiée aux Editions de minuit fut un immense succès avec 65.000 exemplaires vendus au jour de sa saisie le 27 mars 1958, sur ordre du gouvernement français. Dans ce livre, Henri Alleg dénonce la pratique de la torture par l'armée française, et de l'arrestation de Maurice Audin. Né en juillet 1921 à Londres, et décédé en juillet 2013, Henri Salem dit Alleg, est arrivé en avril 1939 en Algérie et adhéra un an plus tard au Parti communiste algérien (PCA), dont il était membre du comité central jusqu'à sa dissolution en 1955. Il dirigea ensuite le quotidien « Alger Républicain », organe du PCA de février 1951 à juillet 1955, date de son interdiction. Arrêté le 12 juin 1957 par la 10e DP durant la « Bataille d'Alger », au domicile de Maurice Audin, son ami, arrêté la veille. Torturé par l'armée française puis condamné, en 1960, par les autorités coloniales françaises, à 10 ans de travaux forcés en France, il s'évade de prison un an plus tard et regagne la capitale algérienne. Il refonde alors « Alger Républicain » qu'il dirige jusqu'à son interdiction en 1965. Le défunt Henri Alleg a été journaliste à « l'Humanité » de 1966 à 1980.


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