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« L'objectif d'Asaka est d'être une passerelle entre cultures et chercheurs »
Entretien avec Ali Sayad
Publié dans Horizons le 17 - 02 - 2014

Vous êtes sur le point de créer la fondation Asaka. Quel est son objectif et que signifie ce nom ?
Asaka signifie le gué. Parce qu'à l'époque, on ne savait pas construire des ponts, des passerelles, on mettait des cailloux l'un devant l'autre pour traverser la rivière, aller rejoindre l'autre. La rivière, ce n'était pas une frontière. La fondation se nomme ainsi Asaka parce que c'est là que nous guéons d'une culture à une autre, d'une civilisation à une autre. Le but d'Asaka est de mettre à la disposition du chercheur quelque 10.000 ouvrages sur l'Afrique du Nord et le Sahara. Quand je dis Afrique du Nord, c'est au sens large. Cela va des Îles Canaries aux oasis de Siwa, en Egypte, depuis la pointe de Tanger, au Maroc, jusqu'au fleuve Niger, là où on trouve les populations qui pratiquent le berbère, qui est une langue qu'on ne peut plus ignorer. Cette bibliothèque est très diversifiée des points de vue disciplines et linguistique, puisqu'on a des ouvrages aussi bien en arabe qu'en français ou en anglais, et si demain il y a des ouvrages en chinois, pourquoi pas, d'autant plus qu'un écrivain japonais a déjà fait une traduction de Mouloud Mammeri dans sa langue et nous versons cet ouvrage dans notre bibliothèque. Nous ne nous adressons pas au petit lycéen qui, pour faire son exposé, vient avec son cutter découper une page, mais à un chercheur conscient qui vient trouver une information non seulement à travers le livre mais aussi à travers les instruments modernes que sont l'ordinateur sur lequel il pourra travailler et internet pour se mettre en relation avec le monde entier. Une chose encore, la fondation pourra offrir un hébergement, car elle disposera de 4 ou 5 chambres d'hôte, et le village de Djebla, qui est à proximité, à 500 m, pourra aussi héberger dans la tradition, le chercheur qui est de passage. La fondation peut signer des accords, des protocoles avec des universités pour organiser des stages de formation en linguistique, en sociologie, en anthropologie, d'autant plus que les universités ne dispensent pas les techniques de terrain. Or, nous disposons d'éléments qui ont une expérience de l'enquête sur le terrain, qui pourront donc initier l'étudiant en post-graduation à ces techniques.
Disposez-vous déjà d'un soutien financier pour faire fonctionner cela ?
Nous comptons d'abord sur nous-mêmes, ensuite l'Etat, la wilaya ou la commune pourrait apporter un tel soutien, ainsi que les industriels auxquels nous faisons appel pour participer à ce projet qui les concerne aussi, d'autant qu'ils ont besoin d'éléments formés pour leurs ressources humaines. C'est très important pour les employeurs d'avoir des gens bien formés sur le plan commercial, mais ils doivent aussi disposer de l'outil linguistique, de l'outil pédagogique, pour s'adresser aux clients potentiels.
C'est une fondation nationale, mais elle a choisi un lieu d'implantation très particulier en s'installant à proximité du village Djebla, dans la commune de Béni Ksila. Pourquoi ?
Cela n'est évidemment pas gratuit. Le nom de Béni Ksila vient d'Aksil qui dérive lui-même de Koceïla. C'est important de le dire. L'endroit où la fondation est implantée s'appelle Tizi Bawal, qui signifie le col du verbe. Le verbe est important, parce qu'à l'origine du monde, était le verbe, comme le rappellent le Coran ou l'Ancien Testament.
La fondation se veut également un hommage à Mouloud Mammeri ?
Mouloud Mammeri, effectivement, est le premier à avoir utilisé le terme Asaka dans son livre de jeunesse, La Colline oubliée, où il parlait d'Asif Ousaka. Dans ce roman, les habitants avaient des terres à travailler de l'autre côté de la rivière, et il fallait un gué pour la traverser. Mammeri, de son côté, a été le gué entre les cultures berbère, arabe et française.
Avez-vous eu des difficultés particulières à rassembler de l'intérêt autour de votre projet ?
Je crois que nous sommes arrivés à un moment où tout le monde est impliqué dans cette algérianité qui repose sur un substrat dont tout le monde se réclame, y compris le pouvoir politique.
Ce projet annonce-t-il votre retraite ?
Quand on est chercheur, on n'est jamais à la retraite. Je suis en train de terminer un travail en deux volumes sur Cherif Kheddam qui, au départ, a participé à la rédaction, mais la mort l'a emporté. J'étais donc condamné à achever seul ce travail. Par ailleurs, je suis citoyen d'honneur d'El Flay (Bejaïa) et je poursuis une recherche monographique sur cette commune, sur les Iwalassen d'une manière générale, et plus globalement encore sur toute la vallée de la Soummam.


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