L'envoyé spécial du président français, François Hollande, pour la protection de la planète, Nicolas Hulot, considère que « l'humanité est en plein crise écologique, car il y a des milliers de personnes qui meurent à cause des changements climatiques et les économies sont totalement impactées ». L'écologiste dira que « les phénomènes économiques qui étaient des exceptions sont devenues la norme, et cela, sans aller dans la bande du Sahel. Nous sommes dans les conséquences des changements climatiques, et c'est la Banque mondiale qui le dit ». Lors de son séjour en Algérie du 18 au 21 février, l'envoyé spécial du président français pour la protection de la planète a plaidé, hier, pour la « responsabilité » et la « transparence » de son pays dans le dossier des essais nucléaires dans le Sud algérien. « Ce que je peux prôner est que mon pays assume ses responsabilités et joue la transparence. Je pense, d'ailleurs qu'on est bien parti pour cela, puisqu'on a commencé à déclassifier l'ensemble des documents », indique-t-il à l'APS. Mais pour Nicolas Hulot, « le plus important actuellement, et c'est ce qu'attendent les Algériens à mon avis, est de savoir où en est la situation ». Estimant qu'il est « nécessaire de se donner les moyens de connaître l'état des choses et que la France facilite les démarches de ceux qui se considèrent comme victimes potentielles de ces essais, et ce, quelle que soit leur nationalité, pour faire valoir leurs droits ». « Je plaiderai pour la transparence absolue, pour une meilleure information sur la situation afin qu'on puisse rationaliser les craintes, dans un sens ou dans un autre. Il ne faut rien dissimuler et assumer ses responsabilités. J'ai le sentiment que le gouvernement français est plutôt dans cet état d'esprit », précisera-t-il. M. Hulot, qui a visité plusieurs infrastructures, dont de e l'oued El-Harrach, considère que « de bonnes choses sont en train de se faire dans le domaine de la préservation de l'environnement en Algérie ». Le militant écologiste a mis en garde contre un autre échec des négociations à la conférence de Paris 2015 (COP15). Pour réunir les conditions de son succès, il a préconisé que les 190 pays qui y participeront adoptent « un regard universel » et que « les Etats sortent de leur égoïsme », car la menace est la même pour tout le monde. L'envoyé spécial a fait part de sa satisfaction de trouver « un terrain d'entente avec les autorités algériennes concernant la mobilisation des autorités religieuses ». « Ce n'est pas par désespoir que je tente de mobiliser les autorités religieuses. Même le Premier ministre m'a suggéré d'associer des autorités religieuses et intellectuelles. Je suis content qu'il y ait cette convergence. Le sujet est tellement important qu'il faut hisser le niveau de conscience à un niveau supérieur. C'est un enjeu suprapolitique, supranational. Donc les gens qui ont des voix qui portent, quelles que soient leur religion, leurs convictions, pourraient apporter leur contribution », a souligné l'écologiste. Concernant sa position par rapport à l'exploitation des énergies dites non conventionnelles, tel le gaz de schiste, Nicolas Hulot dira : « Ce n'est pas une solution d'avenir mais peut-être une solution transitoire. Je persiste à dire que l'avenir est dans les énergies renouvelables. » Il est à signaler que Nicolas Hulot interviendra à la conférence africaine de l'environnement qui se tiendra aujourd'hui à Oran.
