Le délégué général de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed), Jean-Louis Guigou, a affirmé qu'il ne saurait y avoir d'Union pour la Méditerranée sans le couple franco-algérien. Reprenant une récente déclaration du président Hollande sur l'importance des relations bilatérales, il a réitéré que le « couple franco-algérien est à la Méditerranée ce que le couple franco-allemand est à l'Europe ». « Si l'on ne déploie pas davantage notre relation de confiance avec les Algériens, il n'y aura jamais d'Union pour la Méditerranée », a-t-il dit lors de la conférence-débat « Algérie à l'horizon 2030 : enjeux et perspectives » organisée, jeudi dernier, dans la soirée, à Paris. Pour le responsable de l'Ipemed, la relation France-Algérie « n'est pas banale, mais énorme ». Cette relation est « le pivot à partir duquel on va construire l'avenir », a-t-il dit, citant l'exemple de la France et de l'Allemagne qui, en dépit de 20 millions de morts de la guerre des deux côtés, ont fini par faire la paix et devenir les leaders de l'Europe actuelle. Aux yeux de M. Guigou, il faut désormais se « méfier » des accords de libre-échange avec l'Europe et sortir du commerce vers la co-production. « On ne doit plus avoir des relations vendeur-acheteur, mais plutôt des relations entre partenaires », a-t-il recommandé. Revenant sur le cadre juridique des investissements étrangers en Algérie, l'avocat aux barreaux de Paris et d'Alger, Me Chemseddine Hafiz, a, de son côté, souligné la « générosité » du code des investissements de 2001 qui, a-t-il rappelé, donnait la possibilité aux investisseurs étrangers de « faire ce qu'ils veulent » en Algérie. « Il y a eu énormément d'abus, des escroqueries, des affaires soumises aux juridictions algériennes parce que de nombreuses entreprises sont venues en Algérie pour gagner de l'argent, essayer de dilapider de manière éhontée l'économie nationale », a-t-il encore rappelé, expliquant l'avènement en 2009 de la loi de finances complémentaires, un outil modifiant systématiquement depuis les règles du jeu avec l'introduction de l'exigence du 51/49. Intervenant au début de la conférence, le consul général d'Algérie à Paris, Rachid Ouali, s'est félicité de « l'excellence » des relations algéro-françaises, notamment après la visite de François Hollande en Algérie. Une visite qui, a-t-il dit, a permis de « dépasser de nombreux contentieux et de signer des accords de coopération » entre les deux pays. Il a réaffirmé la volonté de l'Algérie de passer d'une économie « peu diversifiée à une économie entrepreneuriale ». Tout en plaidant pour la co-localisation des partenariats entre les deux pays, le diplomate algérien a indiqué que son pays ne doit plus être considéré comme un « débouché, un marché », mais comme un territoire où on devrait vendre et produire ensemble.