Du haut de ses 27 ans, Nasser Karabine, venu de Batna, est étudiant en génie civil. Il ambitionne d'évoluer dans le domaine de la construction en zone sismique. Ses influences proviennent de toutes parts, chaque expérience lui apporte autant de points de vue qui l'aident à comprendre et à définir son propre langage, celui de la musique. Dans cette entrevue il nous parle, sans détours, de ses choix. Pourquoi avoir choisi « Face to face » comme nom ? Nous avons sciemment choisi le titre « Face to face », pour traiter, sans tabou, tous les thèmes de l'heure. Quel genre de rap exercez-vous ? Un rap qui nous ressemble, le rap conscient. Nous tentons de passer des messages propres à la société à travers des textes qui savent si bien parler d'amour, de paix mais aussi de liens paternels, fraternels, sociaux et autres. Maîtrisez-vous quelques notions du rap polonais ? Et comment s'est faite la rencontre ? Je ne suis pas connaisseur du rap polonais. Toutefois, j'écoutais, il y a sept ans de cela, quelques chansons du rappeur polonais connu sous le nom de Pia. En évoquant ce détail, j'ai réussi à épater les chanteurs du groupe « Rasmentalism ». Au cours du concert, nous avons aperçu que vous avez chanté en play-back et, pourtant, vous avez effectué une répétition. Pourquoi ? Nous avons, en effet, chanté en play-back parce qu'à chaque fois que nous animons un spectacle, nous sommes confrontés au problème de son. Du coup, nous avons réglé ce souci technique en chantant en play-back. Comment vous situez-vous par rapport aux autres groupes de rap en Algérie ? Notre groupe a su s'imposer en quelques années seulement. Nous avons notre propre style. Nous avons aussi réussi à fidéliser un public à travers quelques wilayas. Cependant, nous n'avons pas cette prétention de nous mesurer au géant Lotfi Double Kanon que nous respectons beaucoup. Estimez-vous que vous êtes menacés par l'émergence de la musique actuelle comme la world musique ou encore le raï ? Nous sommes confiants en notre musique. Toutefois, on sent parfois cette menace, surtout que le public est demandeur. L'artiste est obligé de se mettre au diapason de l'actualité. J'estime que la musique actuelle a de bonnes années à vivre. Quant à la musique raï, sa cote demeure intacte. Mais je regrette la qualité des textes. Vos projets d'avenir ? Nous sommes en train de promouvoir notre premier album. Nous comptons préparer un autre album en intégrant d'autres styles de musique comme la musique actuelle dans le genre rap acoustique.