La célébration du 58e anniversaire du 19 mai 1956 a été l'occasion pour le président Bouteflika de rendre un hommage appuyé aux étudiants qui se sont sacrifiés pour la libération du pays et son accession à l'indépendance. Leur engagement dans la lutte pour l'indépendance, matérialisé par l'appel historique à une grève illimitée, suivi de l'effet que l'on sait, a scellé, en effet, le contrat qui a lié la population étudiante à la Révolution. « Forts de leur savoir et leur ardeur patriotique, ils (les étudiants, ndlr) donnèrent, en effet, les exemples les plus éloquents de sacrifice », a indiqué le chef de l'Etat dans un message, à l'occasion de la commémoration de cet anniversaire. « Le 19 mai 1956, les étudiants algériens ont gravé leurs noms en lettres d'or dans la mémoire historique. Vos aînés ont fait la démonstration d'un courage sans pareil en désertant les universités et les lycées pour rejoindre les rangs de la Révolution à travers le pays et défendre l'honneur et la dignité de la nation », a-t-il encore commenté à l'adresse des étudiants d'aujourd'hui à qui il rappelle les enjeux de l'heure. Notamment en matière de formation et de contribution à l'essor économique du pays. Car, en dépit des efforts consentis pour démocratiser l'enseignement dans une course effrénée pour rattraper le retard accusé du fait précisément de l'histoire, beaucoup reste à faire. La garantie de la gratuité de l'enseignement et la consécration du principe d'égalité des chances dans tous les cycles d'enseignement n'ont pas, pour autant, permis de réduire l'étendue du manque à gagner. « Force est de reconnaître qu'en dépit de tous ces efforts, nous sommes encore loin de maîtriser les techniques et méthodes à même de permettre notre entrée en force dans la société du savoir pour se mettre au diapason des innovations technologiques », constate Bouteflika. Un savoir qui ne se dissocie pas de la quête de la relance économique. C'est cette bataille du savoir que les nouvelles générations doivent livrer pour combler les retards économiques du pays. « Nous fondons de grands espoirs sur nos enfants pour réunir toutes les conditions requises afin d'opérer cette relance et accélérer notre entrée dans la cour des grands. » La jeunesse instruite est donc appelée à jouer les premiers rôles dans l'édification de son propre avenir. Et l'Etat, à travers les différents programmes de développement et des réformes, doit s'atteler à réunir les conditions favorables à l'expression de cet investissement. Dans cette perspective, le rôle social de l'Université est loué. « Il ne fait aucun doute que la responsabilité sociale de l'Université s'inscrit au cœur des mutations que nous comptons opérer avec sagesse et patience dans le sens de l'approfondissement du processus de réformes politiques et économiques, l'ancrage de la démocratie et l'élargissement du champ des libertés individuelles et collectives parallèlement à une participation effective de la société. L'Université (...) se voit désormais confier un rôle avant-gardiste en la matière », ce sont là les termes des enjeux actuels mis en avant par le message présidentiel. C'est pourquoi les jeunes sont invités à ne pas céder au découragement de par les difficultés conjoncturelles, en perpétuant le message des étudiants du 19 mai 1956 « par l'acquisition du savoir et le dévouement au travail ». Et à construire l'espoir et la confiance en soi.