Les autorités locales, l'APC de Constantine, la Direction de l'environnement ainsi que celle des travaux publics sont appelées à réagir contre une énième agression contre l'environnement. Cette fois-ci, c'est du côté d'El Ghorab qu'une catastrophe écologique d'une grande ampleur est signalée par des habitants de cette belle région. Située près de Benchergui, la localité El Ghorab est connue pour ses sources naturelles, ses hamams (El Bordj notamment) et surtout pour ses jardins dont le célèbre jardin du Bey. Aujourd'hui, la main de l'homme menace toute la région, les extensions urbaines inquiètent les habitants des lieux, les agriculteurs en premier lieu. Larbi Boudjnana, qui loue une exploitation agricole de 70 ha, est dans tous ses états. Et pour cause, près de la moitié d'une propriété de 200 ha de terres agricoles appartenant à une famille est cédée à des individus qui s'acharnent à modifier le décor et à construire n'importe comment, sans que les autorités concernées bougent. « Ces nouveaux propriétaires n'ont aucun scrupule, ils ont reconverti des terres agricoles, mais le pire, c'est qu'ils rasent toute la végétation, y compris la forêt. Idem pour les jardins dont Jnan El Bey et hammam El Bordj qui menacent de disparaître à jamais. Aujourd'hui, je suis cerné de partout, et je suis très inquiet, car certains prévoient de faire passer leurs canalisations par mes terres. J'ai alerté l'antenne administrative de Boudraâ Salah, relevant de l'APC, en vain. » Plus grave encore, pour ouvrir une voie au milieu des champs et des jardins, des engins de la DTP (photos à l'appui) sont intervenus les jours de week-end, pas plus tard que le mois dernier. Des gravats aussi sont jetés par les mêmes camions. Une complicité qui a toutefois fait réagir la Direction de l'environnement qui a dépêché, il y a quelques jours, la police d'urbanisme pour faire le constat. La même direction envisage même, selon nos informations, de recourir à la justice si nécessaire. Des procédures urgentes s'imposent donc pour stopper cette grave atteinte à l'environnement, avant qu'il ne soit trop tard, une situation déplorable qui décourage Boudjnana, l'un des derniers agriculteurs de la région.