Le pain a manqué durant les deux jours de l'Aïd même si près de 4.000 boulangeries ont assuré la permanence sur le territoire national lors des deux jours de l'Aïd sur 16.000 commerçants au total, toutes catégories confondues, selon les chiffres du représentant de l'Union des commerçants et artisans algériens, Hadj Tahar Boulenouar. « Le manque de pain est dû à deux raisons essentielles dont le mauvais mode de consommation qui a fait que la demande a augmenté de 30% cette année durant le premier jour de l'Aïd », signale Boulenouar. Ainsi, si 30 millions à 40 millions de baguettes sont produites quotidiennement pendant l'année, durant les deux jours de l'Aïd ce chiffre avoisine les 50 millions soit une moyenne de 20 à 25 millions de baguettes par jour. « Les APC n'ont pas affiché la liste des permanences » L'autre facteur est la mauvaise communication puisque « les citoyens n'étaient pas informés sur les commerces ouverts ». En principe, « une boulangerie est ouverte dans chaque quartier » pendant l'Aïd, a indiqué le représentant de l'UGCAA, précisant que « le consommateur l'ignore faute d'affichage par les APC ». Interrogé sur les boulangeries ouvertes mais qui n'avaient pas de pain, ce dernier a répondu que « plus de 70% de leurs employés résident en dehors d'Alger ». En plus, « les ouvriers n'ont pas pu prendre des jours de repos durant les mois de chaâbane et de ramadhan en raison des départs et des retours des omra, en contrepartie, ils ont cumulé ces jours pour la fête de l'Aïd », précise-t-il. Autre raison expliquant le manque de pain : l'informel. « Plusieurs clients ont profité de l'occasion pour acheter un maximum de pain pour les revendre ensuite à 15, voire 20 DA la baguette », signale Boulenouar. Ce dernier a rappelé que « les boulangers ont vendu le pain entre 20h la veille et 7h du matin le jour de l'Aïd ». La veille de l'Aïd, le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), Youcef Kalafat, avait indiqué à Horizons que « 7.000 à 9.000 boulangeries dont 2.300 volontaires qui ne figurent pas sur la liste, sur les 21.000 en activité assureront la permanence ». Pour lui, le manque de pain est dû au fait que « les boulangeries qui font du qalb ellouz et de la brioche ont besoin d'une journée pour nettoyer leur laboratoire car en cas d'inspection des services d'hygiène, ils risquent des sanctions », explique-t-il.