Les députés français ont approuvé, mardi dernier, l'interdiction administrative de sortie du territoire visant à empêcher le départ de candidats au « jihad » en Syrie et en Irak. Cette interdiction de sortie d'un ressortissant français pourra être prise « dès lors qu'il existe des raisons sérieuses de croire qu'il projette des déplacements à l'étranger ayant pour objet la participation à des activités terroristes, des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité ou sur un théâtre d'opérations de groupements terroristes et dans des conditions susceptibles de le conduire à porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire français ». D'une durée de six mois, renouvelable jusqu'à deux ans, cette interdiction conduira au retrait immédiat du passeport et de la carte d'identité de la personne concernée qui recevra un récépissé valant justification de son identité. Les personnes faisant l'objet de cette mesure seront signalées dans le système d'information Schengen utilisé par les pays de l'espace européen sans frontière. Les compagnies de transport sont, elles aussi, interdites de prendre ces personnes dès lors qu'elles auront été alertées par les autorités. La violation de cette interdiction, punie de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, constituera un motif pour arrêter à leur retour ceux qui auront réussi à se rendre dans un pays théâtre d'opérations de groupements terroristes. Le jour même de l'adoption de cette mesure clé dans un projet de loi sur la lutte contre le terrorisme, six personnes, soupçonnées de participer au recrutement de jeunes femmes pour le « jihad », ont été interpellées. Elles sont « soupçonnées d'avoir joué un rôle actif dans le recrutement et le départ ces derniers mois vers la Syrie de plusieurs jeunes femmes », a écrit le ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué faisant état de la saisie « d'armes et équipements dont il appartiendra à l'enquête judiciaire de déterminer la finalité ». Ce coup de filet a été réalisé dans deux communes de la banlieue de Lyon, dans le cadre d'une enquête ouverte en juillet par le parquet antiterroriste de Paris.