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Quipos, qui peut mieux ?
Asia Baz, éditrice
Publié dans Horizons le 10 - 02 - 2015

Dans un monde où la valeur - exclusivement - marchande tient pour seule devise, tout autre engagement est de facto voué aux gémonies. Et rares sont celles et ceux qui échappent à l'excommunication vigoureusement observée par ceux qui en détiennent les manettes. La scène éditoriale de chez nous est, à ce titre, un exemple on ne peut plus concret. Un univers censé pourtant hisser, haut, très haut, la valeur humaine et humaniste portée par le livre depuis Gutenberg, mais que certains « magnats » s'amusent à verrouiller au gré de leurs « fortunes », ne laissant que miettes et pépites aux plus ingénieux des « petits poissons ». Forgée d'abord dans la presse, puis dans une maison d'édition privée où elle s'est intelligemment initiée et frottée aux méandres du métier, Asia Baz n'a pas attendu très longtemps pour lancer, en 2012, contre vents et marées, sa propre entreprise éditoriale : Quipos (qui signifie Mot en langue Inca). Se fichant des risques et autres contraintes, elle entre de plain-pied dans le vif du sujet et s'en va mettre en pratique un savoir-faire qui, au demeurant, ne tarda pas à porter ses fruits. Son amour viscéral pour la littérature - elle est détentrice d'une licence en langue française - qu'elle nourrit, l'a poussée à « fouiner » dans les bons coins pour offrir au lecteur une panoplie d'ouvrages de haute facture et signature. Elle célèbre son premier baroud d'honneur en lançant sur le marché un coffret de dix contes pour enfants (en arabe et en français) que le ministère de la Culture s'est porté à soutenir. Les échos sont bons et l'espoir de mise. Une tentative réussie qu'elle fera suivre en rééditant Le Petit Omar, la révolution dans le cartable, récit historique à travers lequel Saliha Amirat retrace le parcours atypique de l'une des figures clés de la Bataille d'Alger héroïquement conduite par son oncle, Yacef Saâdi.
Djaout, Serri, Sahli...
Saluée mais jalousée aussi, Asia déploie alors grandes ses ailes et se place, désormais, dans la cour des grands. A la surprise générale, elle achète du Seuil les droits de quatre romans - dont un inédit - d'un monument de la littérature algérienne, feu Tahar Djaout (Les Vigiles, Les Chercheurs d'os, Le Dernier été de la raison, et L'Invention du désert) qu'elle édite dans un coffret conçu avec beaucoup d'esthétique. « J'ai mis deux ans de négociations avec le Seuil et de travail pour lancer quelque 5.000 exemplaires. Je suis, évidemment, contente et fière de mettre son roman inédit (L'invention du désert, ndlr) à la disposition du lecteur » dit-elle, non sans déplorer une distribution - du livre - complètement chaotique, réduisant son champ d'intervention à la seule aire bibliothécaire du Grand Alger. Grand coup d'éclat fut, en effet, le coffret dédié au grand poète qu'elle a présenté lors du dernier Salon international du livre d'Alger (Sila). Son nom, connu déjà dans la sphère, prend de l'envergure et impose le respect. Jamais deux sans trois. Dans la foulée de cet évènement grandeur nature, la jeune éditrice s'attaque à un autre gros morceau qui portera Quipos aux cimes de la crème livresque du pays : Sid Ahmed Serri, le Chant du Rossignol, un beau livre, tiré à 2.500 exemplaires, évoquant la vie et l'œuvre de l'un des plus grands Chouyoukh de la musique arabo-andalouse, écrit par Hamid Tahri, un portraitiste de métier ayant à son actif de célèbres hommages publié au quotidien El Watan (d'ailleurs une compilation de ces portraits est en cours d'édition). « Ce fut un travail fastidieux, certes, mais nous eûmes l'honneur et la chance d'approcher de très près cette grande sommité culturelle qu'est Sid Ahmed Serri lequel a mis à notre disposition des documents et une photothèque inédite » souligne-t-elle avec force. Succès éditorial, le gros livre se vendit tel des petits pains et poussa Asia à opter pour sa réédition. Dans le sillage de cette entrée fracassante, l'amoureuse des belles lettres ne s'est pas contentée de faire que dans la littérature et la musique. Grâce à un agenda cossu, elle parvient à acheter les droits du livre phare du grand penseur, historien et sociologue, Mohamed Chérif Sahli, Décoloniser l'Histoire, introduction à l'histoire du Maghreb, suivi du Message de Youghourta. Il s'agit d'une œuvre colossale grâce à laquelle le célèbre historien a démonté, pièce par pièce, tel un château de cartes, l'historiographie raciste française avec son lot d'anthropologues et d'ethnologues ayant accompagné, plus d'un siècle durant, l'entreprise de colonisation de l'Algérie. En un mot comme en cent, en choisissant l'édition, Asia Baz a réussi là où bien d'autres se sont heurtés, avec amour, abnégation et, surtout, professionnalisme.


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