Il y a deux raisons pour se rendre au Centre commercial et de loisirs de Bab-Ezzouar, Alger. La première, le centre vaut la visite pour ce qu'il est : un immense espace commercial. La seconde, jusqu'au 3 juin 2015, Hichem Sahli, un jeune peintre, expose dix fresques toutes tournées vers le figuratif dans la majestueuse galerie d'arts. En présentant son exposition intitulée « Préface » en présence de son père, de sa tante et de sa grand-mère, le peintre rappelle son attachement à l'art figuratif qui relie la nature, l'humain et l'objet, et invite à une relecture de l'Homme avec des temps d'arrêt sur l'emprisonnement intellectuel, l'espoir, le pouvoir, la déperdition des valeurs, le conflit entre le bien et le mal, la crise identitaire. La plupart des toiles sont des visages identiques, sans gaieté, blêmes, et sans fard. On croirait ne presque jamais rencontrer ces peintures naïves et similaires au célèbre artiste Jean-Michel Basquiat. « C'est un grand artiste. J'adore son travail. Il est très populaire. C'est le pionnier de la mouvance underground. Son style est original, spontané, naïf, énergique et parfois violent », témoigne Hichem Sahli reconnaissant quelques influences. Interrogé sur sa démarche artistique, il répond : « J'ai longtemps réfléchi à un concept. Au départ, je voulais faire les choses en grand, surtout que c'est ma première exposition individuelle. Puis, j'ai opté pour la simplicité et surtout pour m'amuser et amuser mon public. » Né en 1989, d'une famille d'artistes, père bassiste et mère flutiste, Hichem Sahli, surnommé « Hitch », a fait ses premiers pas dans le monde de la peinture dès son plus jeune âge. Il a pris part à des expositions collectives au complexe culturel Aïcha-Haddad puis au Centre culturel italien. Actuellement, il est à l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger où il poursuit ses études. Cette exposition individuelle en est sa première.