L'ancien footballeur international, Si Tahar Cherif El Ouazzani, ou CEO pour les intimes, a assuré l'essentiel de sa carrière au sein de son club de cœur, le MC Oran, avant de tenter une expérience professionnelle en Turquie. Avec les Madjer, Menad, Oudjani, Amani et les autres, CEO a fait partie de l'équipe nationale qui avait offert, en 1990, l'unique Coupe d'Afrique des nations que compte l'Algérie dans son palmarès. Reconverti en entraîneur, cet ancien porteur d'eau a drivé plusieurs formations entre autres le MC Oran, l'ASM Oran, l'OM Arzew, le RC Arba avant d'atterrir au Paradou AC où il va entamer sa deuxième saison. Il nous parle dans cet entretien du Ramadhan, de ses habitudes, de ses saveurs. Et de ses envies. Que représente pour vous le mois de Ramadhan ? C'est un mois sacré lors duquel tout musulman doit jeûner. C'est un mois de recueillement et de spiritualité où il nous est conseillé de nous rapprocher davantage de Dieu par un maximum d'actes de bienfaisance. Décrivez-nous votre quotidien lors de ce mois sacré ? Pendant le mois de Ramadhan, je deviens un couche-tard mais aussi un lève-tard. Je suis quelqu'un qui ne dort pas la nuit. Ce n'est qu'après la prière d'El Fedjr que je tombe dans les bras de Morphée. Je me lève avant la prière d'El Dohr. Je prépare ma séance de travail avant de rejoindre mes joueurs au stade pour l'entraînement. Je me relaxe un peu, histoire d'évacuer la fatigue. Après le f'tour, je me rends à la mosquée pour la prière des tarawih. Un peu plus tard dans la soirée, je rejoins mes amis pour siroter un thé et discuter des choses de la vie pour ensuite consacrer aussi du temps à ma famille. Pour ce Ramadhan, je suis loin des miens qui sont à Oran, car je travaille à Alger. Au-delà de son contexte spirituel, j'avoue qu'un Ramadhan loin des miens a peu de saveur. Avez-vous une activité particulière durant cette période ? Non, pas spécialement. Nous sommes en pleine période de préparation d'intersaison. Le travail me prend beaucoup de temps. J'essaie tout de même de trouver un moment pour bien accomplir mes prières, lire le Coran et répondre aux besoins de certains nécessiteux. Avez-vous un lieu spécial où vous aimez passer le mois de Ramadhan ? Je suis un enfant d'Oran et pour moi, c'est la meilleure ville au monde. C'est à El Bahia que j'ai grandi et c'est là-bas que j'ai mes repères, notamment lors du Ramadhan. Etes-vous exigeant sur le plan gastronomique une fois à table ? Non, pas forcément. Vous savez, quand on a un vécu de sportif de haut niveau, on s'habitue à une certaine hygiène alimentaire. J'apprécie ce qu'on prépare à la maison tout en m'astreignant à un certain régime, juste pour préserver ma santé. Quelle est votre tendance culinaire et avez-vous un plat que vous réclamez souvent ? Comme je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas exigeant. Néanmoins, je peux dire que j'ai un penchant pour la h'rira, les salades et le poisson. Pour moi, rien ne vaut la h'rira de ma chère mère et le poisson que prépare mon épouse. Disons que c'est mon véritable équilibre, vous m'avez compris ? (rire). Par contre, je n'aime pas trop abuser de sucreries. Le jeûne a-t-il des répercussions négatives sur votre tempérament ? Non. Bien au contraire, c'est le mois où je me sens le plus à l'aise. Je suis de nature calme et le mois de carême me permet d'être encore plus serein. J'essaie de bien gérer cette période en me mettant à la disposition des autres. Qu'est-ce qui vous fait mal au cœur durant ce mois sacré ? Sincèrement, je déplore l'attitude négative de certains de nos compatriotes qui se distinguent par leur comportement malsain, agressif et violent tout à fait contraire à ce que nous enseigne l'Islam. J'espère que cela disparaîtra et que les préceptes de l'Islam auront un grand impact sur notre société. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Remettons-nous en cause et profitons de ce mois sacré pour rectifier nos erreurs. Je souhaite à tous les Algériens et à tous les musulmans un Ramadhan karim et une bonne fête de l'Aïd.