La Tunisie a obtenu, lundi dernier, la promesse de la part de l'Union européenne (UE) de renforcer son assistance à son économie, en particulier dans le secteur fragilisé du tourisme qui représente à lui seul 7% du PIB et emploie un Tunisien sur huit, en plus d'une aide pour assurer sa sécurité des frontières d'un montant de 23 millions d'euros pour 2016 après les récents attentats du Bardo et de Sousse. « Il y a une volonté politique de la part de l'Union européenne de soutenir la Tunisie dans ses efforts de transition démocratique dans ces moments de difficultés économiques, en particulier pour le tourisme », a affirmé la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, lors d'un Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles en présence du Premier ministre tunisien, Habib Essid, qui a évoqué les défis auxquels est confrontée la Tunisie durant la transition démocratique, notamment sécuritaire et économique. La chef de la diplomatie européenne a, en outre, promis l'appui de l'UE pour relancer la croissance et l'emploi des jeunes Tunisiens et aider le secteur agricole. L'aide européenne devient vitale pour la Tunisie notamment après le rejet par le Sénat des Etats-Unis d'une substantielle augmentation de l'aide américaine, promise par Barack Obama à Béji Caïd Essebsi, le non-respect par les pays du Golfe de leurs engagements financiers et la décision du gouvernement britannique d'interdire les voyages en Tunisie, un coup dur infligé au gouvernement Essid qui ambitionnait de recevoir un demi-million de touristes britanniques et des millions d'autres Européens cette année. Une délégation de hauts responsables tunisiens a entamé, lundi dernier, une visite à Londres pour tenter de convaincre le Premier ministre, David Cameron, de revenir sur cette décision. L'insécurité, le chômage et les grèves pèsent sur l'économie tunisienne. « Plusieurs indicateurs sont négatifs, surtout dans le secteur de l'industrie. La production de phosphate durant le premier trimestre de 2015 a été de 30% inférieure aux prévisions, et ce, jusqu'à ce qu'elle soit complètement interrompue récemment à cause des grèves », a admis le ministre des Finances, Slim Chaker, cité par Glogal net. Le seul indicateur positif, selon lui, concerne les exportations, notamment celle d'huile d'olive, ce qui a permis d'atténuer le déficit commercial de près de 9%. La croissance économique de la Tunisie pourrait ralentir à 1% en 2015, contre 2,3% en 2014, avec un déficit public stable à 5% du PIB. Si cette prédiction se réalisait, ce serait la plus faible performance de l'économie tunisienne en 25 ans, à l'exception de 2011, année du « Printemps arabe », durant laquelle le PIB du pays a chuté à -1%, selon la Banque mondiale.
