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Réflexion : Démocratie et enjeux stratégiques pour l'Algérie ?
Publié dans Horizons le 21 - 12 - 2010

La démocratie telle qu'elle a fonctionné au fil des siècles, a-t-elle partout et de tout temps satisfait les attentes de ses partisans? Il s'agit ici d'une question mais aussi d'un point de vue qui semble loin d'être déraisonnable. Et d'ailleurs, si elle revient régulièrement au centre du débat c'est, ou bien qu'elle n'a jusqu'alors satisfait qu'une minorité de citoyens dans le monde ou que sa pratique a besoin d'être améliorée. Pourquoi ? Parce que si un système démocratique ne satisfait pas le plus grand nombre, il devient fatalement caduc. Et si une telle extrémité se produisait, elle nous renverrait aux principes de base de la démocratie athénienne qu'elle nous exhorterait de mieux étudier avant de tenter une nouvelle expérience. Démo signifie peuple et Cratos pouvoir. C'est en résumé ce que nous connaissons de fondamental de cet essai embryonnaire et lointain en matière de démocratie. Elle ne dévoile pas tous les mécanismes de régulation qui l'ont animée mais elle démontre que si Périclès a réussi à diriger Athènes et l'Attique pendant dix ans d'une poigne «démocratique» ce n'est pas, loin s'en faut, parce qu'il était particulièrement séduisant ni que son charisme était plus irrésistible que celui des autres, mais parce qu'il disposait d'un atout majeur entre ses mains, à savoir : le port du Pirée. Le Pirée ? C'est en effet grâce à ce port de la mer Egée que la ville d'Athènes et de sa région, ont réussi à vivre dans la prospérité pendant toute la période durant laquelle les affaires publiques étaient entre les mains de Périclès. Chose inimaginable il y a 2500 ans, pourtant la démocratie a réussi à s'enraciner dans cette partie de la Grèce antique malgré l'aridité du pays. Ceci démontre clairement que sans la prospérité engendrée par le port du Pirée et ses incessants échanges commerciaux avec l'étranger, le discours de Périclès aurait sûrement périclité et la démocratie athénienne eut sombré dans le chaos. Moins chanceuse, la ville de Sparte qui ne disposait pas des mêmes moyens que sa rivale, malgré une expérience d'égalitarisme nourri d'ascétisme à toute épreuve, fut happée un peu plus tard par le tourbillon sans fin de la guerre du Péloponnèse et le résultat final fut que la démocratie qui, pourtant, avait également failli réussir dans ses terres a du être rangée parmi les reliques de l'histoire jusqu'au 18ème siècle en occident. Ces deux exemples rappellent, s'il en était besoin, que la démocratie n'est pas un concept standard, c'est-à-dire un concept adaptable uniformément à toutes les situations, mais qu'il dépend de plusieurs facteurs parmi lesquels on compte en priorité le développement économique et social et, partant, le bien-être qui en découle.
LA DEMOCRATIE LIBERALE N'ES PAS PARFAITE
Le troisième concept s'identifie à l'éducation et tout ce qui conduit l'homme puiser pour son épanouissement dans la formation et la culture, pour pouvoir s'intégrer dans une dynamique active à la société et aux choix qu'elle a adoptés pour survivre aux aléas qu'elle risque de rencontrer dans son procès de développement.
En théorie, la démocratie est toujours digne d'être citée en exemple. Mais attention, prenons nos précautions et évitons de confondre démocratie et justice, démocratie et paix, démocratie et bien. Car dans ce cas et dans d'autres tous les systèmes peuvent déraper. La démocratie libérale, celle des Etats-Unis d'Amérique n'est pas parfaite et pourtant, après des génocides commis sur les Indiens et dans différentes contrées du monde au nom du prétexte récurrent de sa «sécurité nationale», des millions de personnes à travers le monde croient encore aujourd'hui, dur comme fer, que l'Amérique «est le pays de la liberté». A quelques nuances près on dit d'ailleurs la même chose de l'Inde en la qualifiant de «plus grande démocratie du monde». Qui se souvient encore de l'Union soviétique ? Au vingtième siècle, dans le Tiers-monde en particulier, celui qui ne cite pas Moscou ou le socialisme au moins une fois par jour, que ce soit en Algérie ou en Guinée Bissau, est quelqu'un qui n'a rien compris à la marche du monde. Cela n'a pas empêché Madame Indira Gandhi et son fils après elle, comme elle premier ministre du sous-continent indien, d'être assassinés par des tueurs Sikhs au nom d'une vindicte remontant au fond des âges. Il est clair par conséquent, même si la démocratie est donnée comme le meilleur système à défendre «efficacement» les libertés fondamentales de l'individu, d'autres problèmes peuvent se greffer au premier pour nous nous rappeler que l'idéologie dont se nourrit la démocratie n'est pas à l'abri de l'influence que peuvent exercer sur elle les cultures et les traditions dont se prévalent, souvent non sans orgueil, les individus autres continents.
La démocratie, serait-elle une pratique réservée exclusivement aux hommes ? Pas en Algérie dans la mesure où à travers leur participation à la guerre de libération nationale, les femmes ne se sont pas vu octroyer le droit d'élire et d'être élues par les mâles, elles ont arraché leurs droits de haute lutte grâce à leur courage dans les maquis et la guérilla urbaine. Depuis, elles se sont rendues plus nombreuses que jamais à l'école et empli, attentivement, les bancs des universités. Un progrès grâce auquel l'Algérie est aujourd'hui en mesure de déclarer Urbi et Orbi qu'elle est entrain de rééquilibrer positivement sa société, société qui s'était maintenue jusque-là en équilibre instable sur un seul support : celui du mâle. On comprend par conséquent plus aisément le sens accordé au terme «démocratisé» dès que l'on envisage de parcourir des statistiques sur le nombre de diplômées-femmes sortant des universités.
CONSTRUIRE, LE MAÎTRE-MOT
Et une fois cette formalité accomplie, l'idée d'avoir démocratisé ce secteur d'activité s'éclaire non seulement d'une façon plus intense mais elle nous fait toucher du doigt le sens véritable que renferme le mot démocratiser qui ne peut être perçu pleinement que si les deux sexes arrivent à former un ensemble cohérent pour faire avancer les choses et les idées.
La pression de la base populaire ayant hissé les Algériens à un certain degré d'émancipation, sommes-nous pour autant toujours éligibles à la démocratie ? Cette question s'invite d'elle-même au débat dès lors que même au temps où le crime islamiste avait failli faire sa loi, le gouvernement algérien n'a jamais pu se résoudre à l'idée de se dessaisir de son droit de maintenir en l'état l'intégralité du texte de la Constitution. En un mot, malgré les pressions et les crimes en séries perpétrés contre ses citoyens, l'Algérie n'a pas failli à son devoir ; elle a conservé son identité d'origine en continuant de s'appeler «république algérienne démocratique et populaire». Mais ce n'est pas pour autant que la sérénité occupe tous les espaces libérés par l'échec de la théocratie en Algérie.
Qu'en pense l'oracle ? L'Algérie poursuivra-t-elle son travail de fond en vue de construire une démocratie à sa manière et à la mesure de ses ambitions ? Construire, voilà le maître-mot. Encore faudrait-il qu'elle baignât dans une lucidité intégrale pour ne pas imiter certaines démocraties qui, au regard du concept évoqué plus haut, l'ont trahie au nom d'une dérive dont le projet s'est écroulé en même temps que la chute de Berlin en 1990. Les Etats-Unis d'Amérique, puisque c'est de leur vision du monde qu'il s'agit, ont-ils tiré tous les enseignements de leur tentative hégémonique du monde et des échecs lui ont succédé depuis 50 ans ? Le discours électoral de l'actuel chef de la Maison Blanche avait failli nous le faire croire. Mais il semble que l'esprit de domination continue de faire croire aux citoyens de cette lointaine contrée que leur pays ne pourrait se passer de la fonction de gendarme du monde quelle que soit la donne. L'Algérie qui, dans moins de vingt ans selon les spécialistes, espère pouvoir devenir un pays émergent, se doit de préparer son aveni r de la manière la plus réfléchie qui soit. Pourquoi ainsi et non autrement ? Tout simplement parce qu'elle a compris que le monde est entrain de sortir, plus rapidement que prévu, de l'hégémonie occidentale grâce à la croissance économique de certains pays comme la Chine, le Brésil, l'Inde, la Turquie, l'Afrique du Sud et bientôt, comme nous venons de le dire, l'Algérie et d'autres pays du Tiers-monde qui ont compris que pour instaurer plus de justice sur la planète, rien ne peut remplacer le principe du «compter sur soi». Pour l'exemple et sans risque de démenti sur la question, il est possible aujourd'hui de dire que le problème de la Palestine ne pourrait être réglé que par un rééquilibrage des forces en présence dans le monde, une perspective attendue depuis 1947, ne serait-ce que pour qu'intervienne un règlement juste et durable du problème palestinien. Et sur un plan plus général croire que l'Algérie œuvre d'ores et déjà à la concrétisation de l'objectif impliquant, à court terme, la grande réforme des institutions de l'ONU. C'est à ce prix que les injustices que l'on continue encore de commettre au nom d'une irrationalité aussi tenace que celle du slogan ressassant «le retour à la terre promise» pourra apparaître comme une escroquerie au grand jour et sur toutes les latitudes de la planète.


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