à la faveur des festivités marquant les 55 ans d'indépendance, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a affirmé que son pays allait réduire sa dépendance au pétrole et développer ses secteurs industriel et agricole, ont annoncé ses services. « Notre gouvernement est arrivé au pouvoir à un moment où beaucoup de personnes avaient abandonné les secteurs manufacturier, agricole et minier », a déclaré à Abuja Buhari devant une équipe d'investisseurs français, au rang desquels le Mouvement des entreprises de France (Medef) qui représente le patronat français. « Nous faisons de notre mieux pour encourager la diversification dans ces secteurs qui peuvent employer beaucoup de monde, et à cet égard, nous accueillerons votre soutien », a ajouté le président nigérian. « Au bout du compte, réduire le chômage nous aidera aussi à améliorer la sécurité, car chômage et insécurité sont indissociables », a-t-il souligné. Selon Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions le 29 mai, les politiques visant à stimuler la production nationale et à attirer des investissements dans les secteurs agricoles et miniers figureraient parmi les priorités du budget 2016. Il a assuré que son gouvernement était en train de prendre les mesures nécessaires pour relever le défi de la sécurité au Nigeria, spécialement dans le nord-est du pays où le groupe islamiste, Boko Haram, a lancé son insurrection il y a six ans, tuant plus de 17.000 personnes et forçant plus de 2,5 millions à fuir leur foyer. Un pari audacieux : mettre un terme au « tohu-bohu » qui caractérise la vie quotidienne de la première économie africaine. « Nous devons changer nos habitudes anarchiques, notre attitude envers les fonctions publiques et la confiance publique », a-t-il exigé dans un discours tenu jeudi dernier. « Nous devons mettre un terme à nos comportements indisciplinés dans les écoles, les hôpitaux, les marchés, les stations de bus, sur les routes, dans nos foyers et dans nos bureaux », a-t-il insisté. Selon lui, pour que les choses bougent, il faut aussi que les Nigérians « changent et deviennent des citoyens honnêtes ». Autrement dit, qu'ils abandonnent la philosophie, trop répandue du « tout est permis ».