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Comment aller à l'essentiel ?
Le journalisme face aux innovations numériques
Publié dans Horizons le 21 - 12 - 2015

Le monde numérique bouleverse toute la chaîne du journalisme, depuis la collecte jusqu'à la diffusion, en remettant foncièrement en cause le modèle économique basé sur des revenus publicitaires devenus aléatoires. Parmi les industries culturelles les plus déstructurés par les nouveaux modèles numériques, la presse écrite à commencé à se remettre en cause depuis quelques années déjà, avec l'apparition de l'internet et la migration de nombre de lecteurs, suivis, bien entendu, par les annonceurs. Les caractéristiques technico-économiques du web2.0 ont accéléré le bouleversement avec l'avènement du web collaboratif et du journalise citoyen. Ce sont néanmoins les réseaux sociaux qui introduiront de nouvelles façons de faire le journalisme qui s'avéreront déterminantes pour les journaux traditionnels, contraints à rechercher de nouvelles façons d'aller à la rencontre de leurs lecteurs.
Dans une mise en ligne datée du 11 juillet dernier, le site www.observatoiredesmedias.com revient sur une rencontre organisée par l'hebdomadaire Politis sur le thème : « Où va la presse ? ». Avec une pléiade d'invités, chercheurs et praticiens du journalisme, Politis a tenté de cerner les implications du numérique sur le journalisme. Pour l'auteur du compte rendu publié sur le site observatoiredesmedias.com, « Tout est à réinventer : les structures juridiques, les modèles économiques, les formats et l'activité journalistique. Le numérique bouleverse profondément les manières d'exercer le métier. »
Les experts ont relevé la démultiplication du volume et des flux d'information, notamment sur le web où « les informations s'entrechoquent et se succèdent à toute vitesse », créant une sorte de course à l'information qui semble intéresser même les rédactions de médias traditionnels. Rédacteur en chef des éditions au Journal Du Dimanche (JDD), Cyril Petit, participant à la table ronde de Politis tente de distinguer le métier du journaliste : « Les contenus sont de plus en plus accessibles avec le numérique. En tant que journalistes, notre rôle est de faire une sélection des contenus pour les lecteurs. Il faut traiter mieux et différemment les informations »,
déclare-t-il, repris par le site observatoiredesmedias.com. Son collègue, Denis Sieffert, directeur de Politis, présent lui aussi à la rencontre insiste lui sur la vocation des médias qui ne doivent céder à la tentation de la gestion en flux de l'information (en continu), préférant axer sur la valeur ajoutée du journaliste : « On souhaite apporter plus et mieux pour être identifiables dans la masse des médias numériques », dit-il sur le même site.
S'il est de bon sens de défendre les spécificités du métier de journaliste, seul garant de la véracité de l'information, l'entreprise de presse est, quant à elle, contrainte de se remettre en cause pour trouver des voies d'adaptation au renouveau numérique. « À l'heure du numérique, le futur des entreprises médiatiques peut avoir quelque chose d'angoissant », fait remarquer le rédacteur du site observatoiredesmedias.com, en préambule de son article dans lequel il revient plus loin sur les différentes adaptations imposées à la presse, dans ce contexte.
Le grand défi qui fait face à la presse est lié à la difficulté de capter l'attention de lecteur de plus en plus pressé et mobile. « Tout l'enjeu est d'attirer et de fidéliser une audience volatile selon les participants au débat. Plusieurs projets et entreprises médiatiques voient le jour pour répondre à ce défi », souligne le journaliste du site qui revient sur de nombreuses expériences de ce qu'il intitule « Le renouveau de l'offre éditoriale ». Des professionnels issus de la presse écrite traditionnels se sont lancés dans des initiatives de journalisme numérique, tel Nicolas Cori, un ancien du quotidien français Libération, devenu « pure player » avec son entreprise « Les jours ». « On veut agripper des sujets qui nous semblent importants, qu'on appelle des ‘obsessions'. Je suis persuadé qu'on peut lire des articles longs sur les supports numériques », lance-t-il, à la rencontre de Politis comme pour marquer un territoire d'un journalisme alternatif. Il est rejoint dans son point par un autre participant, le professeur en communication Arnaud Mercier qui croit en de nouvelles opportunités de faire un journalisme de qualité avec le numérique : « En ligne, il y a de la place pour les médias qui sont dans une logique de spécialisation. Il existe aussi la possibilité de lire des articles longs sur le Web. Les lecteurs du média brésilien O Globo passent en moyenne 1H15 sur la version tablette. Ce n'est pas un combat perdu d'avance » affirme-t-il, proposant au passage de s'adapter aux attentes du lecteur en lui affichant, par exemple, le temps de lecture nécessaire pour un article.
Parmi les autres expériences abordées lors de la rencontre de Politis, beaucoup ont évoqué l'initiative du quotidien québécois La Presse ; « l'expérience que tous les éditeurs français regardent », d'après le journaliste du site, qui relate ainsi que ce « média québécois a fait le choix radical de tout miser sur le numérique en proposant une édition pensée pour la tablette. Une transformation en profondeur permise par un budget de 32 millions de dollars »
Le site revient en détail sur cette initiative du quotidien de Montréal, qui après 3 années de recherche et développement et un budget important, a mis sur le marché, le 18 avril dernier, une édition gratuite dédiée à l'iPad, appelé La Presse+ (LP+). Le quotidien accorde un intérêt particulier à cette expérience d'autant qu'à terme il envisage de se départir de l'édition en papier. Après quelques mois d'essai, le journaliste interroge cette expérience d'une publication en format tablette. Premier constat tiré, celui de la présentation. « La première chose qui surprend est la conception visuelle éditoriale de LP+. Elle est identique au format papier.
Le lecteur n'est pas perdu à se retrouver dans le journal ou à (ré) apprendre les codes de présentation. Le temps d'adaptation pour le lecteur est donc quasi instantané. » Le journaliste s'intéresse ensuite à la construction éditoriale, pour s'apercevoir « que la photo est au cœur de l'expérience de lecture du journal ». Elle est incrustée en fond d'écran au moment où l'usager lit le texte. Pour le texte, il est caché et se déroule au contact pour une lecture comme sur un page web. En clair, explique le journaliste du site, « ce n'est pas le texte qui devient l'élément principal, mais la photo. La photographie dicte la mise en page de l'écran de lecture après le traditionnel chemin de fer. » Six mois après le lancement de l'expérience, le site www.observatoiredesmedias.com constate la présence d'un contenu toujours enrichi, qui « se décline en plusieurs formats : des diaporamas, des infographies, du contenu vidéo (analyses, commentaires, débats, critiques, etc.) Le lecteur peut interagir avec journal qui n'est pas qu'un simple PowerPoint où on lit et où on navigue entre les slides », peut-on y lire. S'ajoute à tout cela une disponibilité permanente, car, comme l'explique le site, « La Presse + est publiée 7 jours sur 7, contrairement au support papier qui est publié tous les jours, sauf le dimanche, depuis la restructuration de septembre 2009 où le journal avait failli fermer boutique. » Dans le constat établi, il ressort que l'expérience gagnerait à être enrichie en matière de contenus audiovisuels ; « bien que la vidéo soit présente, elle est mal utilisée, puisqu'il faut être connecté au web pour lire les vidéos, contrairement aux autres contenus qui sont téléchargés dès que le journal devient disponible pendant la nuit québécoise (aux alentours de 1h ou de 2h du matin) ou au matin français (7h-8h) », constate le journaliste du site qui trouve qu'à son sens, cela lui apparaît comme contradictoire. Il n'empêche que le test est globalement réussi, notamment en matière d'audience, comme le souligne le site qui avance que c'est effet « une réussite du point de vue lectorat. La Presse a indiqué à la fin du mois d'août avoir eu 250.000 téléchargements de l'application depuis son lancement en avril.
Le tirage papier actuel est de 210.000 copies par jour. » Tout ceci ne dédouane pas les dirigeants du quotidien de Montréal des questions du modèle économique qui devra être consolidé. Professeur de communication et homme de média canadien, Sylvain Lafrance a confié au journaliste du site son sentiment sur le fait « que La Presse + deviendra payante le jour où La Presse format papier cessera d'exister ». Il s'interroge en effet : « à ce moment-là, combien de personnes voudront prendre un abonnement payant ? ».
Et le journaliste du site www.observatoiredesmedias.com de tirer comme conclusion que « la réponse à cette question sera une piste parmi d'autres pour comprendre le changement en cours au sein des médias. » Une autre innovation de média traditionnel a retenu l'attention des analystes soucieux de modéliser les différentes expériences pour pouvoir lire la trajectoire du développement de la presse devant le déferlement des technologies numériques et des réseaux sociaux. « Bild, le quotidien allemand, lance un journal vidéo en format vertical, en s'inspirant donc du service Discover présent sur l'application pour smartphone SnapChat », rapporte observatoiredesmedias.com, qui ajoute que ce nouveau produit « s'appelle Bild Daily, et sera diffusé chaque matin, à 10h, à la fois sur le site du journal, mais aussi et surtout sur les applications mobiles du groupe de presse allemand. »
Les initiateurs du projet y ont injecté un générique avec un compte à rebours en exergue « en haut à gauche pour montrer les secondes restantes sur un sujet et chaque JT est censé durer entre 3 à 7 minutes », explique ce site qui précise que les éditions d'information mises en ligne sont supervisées par des journalistes professionnels et que chaque éditon a un responsable rédactionnel.


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