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Qui est le web journaliste ?
Je n'avais pas signé pour ce journalisme web
Publié dans Liberté le 12 - 01 - 2013

Voici de grands extraits d'un article tiré du blog journalismewebftw.wordpress.com, un blog qui “aime le web et le journalisme", qui dissèque comment on fait du journalisme sur le web. XXI (revue de reportages) affirme, dans un manifeste publié mercredi 9 janvier, qu'“un autre journalisme" est possible. “Il est possible de refonder une presse post-Internet conçue pour les lecteurs, et non à partir des annonceurs." Ce manifeste a lancé une énième polémique sur la presse web contre la presse papier. Seulement, les gens qui en parlent le plus n'ont pas passé toute leur carrière sur le web. Moi si. Alors, avant de rejouerla querelle des Anciens et des Modernes, il serait bon de se pencher sur ce qu'est réellement le journalisme web. Voici comment nous travaillons vraiment tous les jours.
Planté derrière mon écran
Aujourd'hui, j'en ai ras-le-bol d'être planté derrière mon écran. Mais je ne vais pas démissionner. Parce que j'aime internet et que je suis persuadé qu'on peut faire mieux que ce que l'on fait actuellement. Mais également, de manière plus cynique, parce que si j'avais le malheur de vouloir évoluer, on n'hésiterait pas à me dire qu'il fait froid dehors. Le marché du travail, ce n'est pas la fête quand on est journaliste ces jours-ci. Quand je suis entré en école de journalisme, j'avais l'espoir de devenir grand reporter, de filmer les guerres. Nous étions plusieurs à dire ça... des rêves de gosses. Bien vite, ceux qui assuraient notre formation – des journalistes avec des années et des années d'expérience – nous ont expliqué qu'il y avait peu d'élus : “ll faut être passionné." Et chaque année, avec environ 40 personnes diplômées dans les 13 écoles reconnues par la profession, ce sont plus de 400 journalistes qui entrent sur le marché du travail.
A ma sortie de l'école, tout le monde ne parlait que de web ; les médias se lançaient sans toujours savoir ce que ça pourrait leur rapporter.
C'était soit “l'avenir", soit le “tout-à-l'égout de la démocratie". Des médias ont investi très tôt dans le web : Le Monde se dote d'un site en décembre 1995, le New York Times en 1996 et des sites ouvrent encore aujourd'hui : Bfmtv.com, Francetv info ou Le Huffington Post.
Or, que se passe-t-il aujourd'hui dans les rédactions web ?
Plus de dix ans après la création des sites de presse, pas mal de journalistes web en ont marre du boulot qu'ils effectuent chaque jour. Et pourtant, ils aiment internet.
Problème : où est le fric ?
Aujourd'hui, la presse en ligne n'a pas vraiment trouvé son modèle économique. Et ça commence à faire un moment qu'elle le cherche, maintenant. Au point que certains éditeurs de presse veulent créer un “droit voisin numérique" (ou taxe google) qui consiste à demander de l'argent au géant américain en échange des liens vers les articles des sites d'info qui nourrissent le moteur de recherche. Faire payer des liens, mouahahahaha...
Les chiffres, le clic
La plupart des sites d'infos généralistes recherchent le clic car les revenus publicitaires dépendent de cela. Le clic et les chiffres, les chiffres, les chiffres. Or la pub est à des prix tellement bas sur internet que la plupart de ces sites ne sont même pas à l'équilibre. Mediapart s'est distingué en mettant en place des abonnements, le New York Times a créé un “mur payant" (une limite de papiers après laquelle il faut payer) et Buzzfeed, le modèle qui a notamment inspiré Melty et Minutebuzz, aide les marques à “parler le langage du web" pour gagner de l'argent.
J'ai de l'estime pour le travail des journalistes de Mediapart, mais hormis pour quelques infographies et expériences de data journalisme, font-ils véritablement du journalisme web ? Ne font-ils pas plutôt du journalisme papier diffusé sur le web ? Tout le monde publie le même papier Les agences alimentent la plupart des sites pour les infos les plus chaudes. Chaque site se dote ensuite d'éditeurs et de “Front page editor" pour enrichir et éventuellement valoriser en une ces dépêches. Ces journalistes hyper-réactifs éditent plus vite que leur ombre, apprennent aussi à faire du copier-coller comme personne, font de la veille, traitent et relisent de l'info à toute allure. À se demander si les journalistes qui sont le plus publiés sur le web ne sont pas au fond les agenciers.
Google : le grand méchant qu'on drague
Google a changé le journalisme sur Internet : les sites dépendent pour beaucoup du trafic et savent que la plus grande part de leur audience vient du moteur de recherche. L'important est ainsi de titrer un papier avec les bons mots-clés, de publier des articles qui sont susceptibles d'être référencés par Google, et d'être repérés par l'algorithme qui mettra un article dans la page Google actualités (et le plus haut possible sur la page). Le fonds de commerce des fermes de contenu ? La production de titres avec des contenus pauvres derrière. Cela fait baver les rédacs-chef qui ont des contraintes de résultats chiffrés. Paradoxalement, les éditeurs continuent quand même à demander de l'argent à Google alors qu'il font tout pour draguer ses robots qui référencent leurs papiers habilement titrés. Je ne veux pas travailler pour un mook ou ne faire que des webdocs Il y a quelques années, le webdocumentaire et les diaporamas sonores étaient présentés partout comme “l'avenir", le moyen de faire du terrain et de mixer sons, photos, vidéos : c'était prétendument le format qui utiliserait toutes les possibilités d'internet.
J'aimerais faire des webdocs, mais il n'y a pas que ça pour produire de l'info sur internet. Nous ne sommes pas victimes de quoi que ce soit, nous ne sommes pas non plus des “forçats de l'info" : nous sommes arrivés sur le marché du travail au moment où le développement du web s'est fait tous azimuts. Chaque étudiant pouvait ouvrir un blog et publier ses papiers, faire connaître son talent, travailler.
Journalisme open bar
La logique cynique du clic et de la production de contenu ne s'arrête pas là. Pour multiplier les articles et donc le contenu, et donc le clic (les chiffres), le journalisme citoyen ou participatif a bien aidé les rédactions. Sous le couvert d'une ouverture des rédactions aux lecteurs, aux internautes, les médias ont compris que laisser la parole aux internautes permet d'apporter toujours plus de contenus : commentaires, photos, vidéos, billets de blogs, contributions. Un internaute qui commente est un internaute qui revient et donc qui clique. Un journaliste, un expert pourront aussi contribuer ponctuellement et gratuitement, on leur dira que “c'est bon pour leur visibilité" (et les chiffres du site aussi). Peut-on être bien relu en 5 minutes ? Le web s'escrime donc à essayer de faire de la quantité en essayant de conserver la qualité. Peut-on faire un bon article de 3000 signes en une heure ? Peut-il être bien relu en cinq minutes ? J'aime être journaliste. Ce métier est en train d'évoluer et ça m'éclate d'assister à ça. Mais j'en ai marre que beaucoup de rédactions publient des papiers qui se ressemblent, que les journalistes restent derrière leur ordinateur, rivés à leur bureau, qu'il n'y ait pas d'argent pour le web, que les idées soient développées timidement et que la seule chose qui compte soit les chiffres, la quantité, peu importe le contenu publié, “ça buzze sur les réseaux". Je me demande donc s'il est possible de faire un journalisme qui exploiterait véritablement ce média qu'est l'internet et qui n'en ferait pas qu'un simple canal. Les lecteurs sont déçus de lire la même chose, de lire des papiers pas écrits, pas adaptés au web. Johan Hufnagel (Slate.fr) affirme même que “l'innovation journalistique n'existe pas sur le web". Des pistes de formats qui exploitent le web, il y en a et beaucoup d'autres aussi, auxquelles on n'a pas encore pensé. Le responsable actu et web social chez Google explique qu'il ne faut pas se concentrer sur l'innovation mais la transformation du modèle. Ouais, faisons ça, transformons. Explosons le mode de fonctionnement des rédacs web.
Des fantasmes de journaliste en début de carrière sûrement... Et pas la peine de vouloir partir : “Il fait froid dehors." Allez, je vous laisse, j'ai une dépêche à éditer.
Y. H.


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