En dépit de ses qualités en matière de fabrication, d'utilisation et de performance énergétique, l'aluminium reste un matériau méconnu en Algérie, happé en outre, par les importations de mauvaise qualité. C'est ce qui ressort de la journée d'étude autour de ce matériau qui s'est tenue hier à Alger en présence d'architectes, de promoteurs immobiliers et d'institutions économiques. Le président de la Commission de l'habitat, de l'urbanisme et des équipements à l'APN, Nacer Hariz, a appelé à la nécessité de multiplier les campagnes de sensibilisation pour faire connaître ce matériau et le développement de cette industrie dans notre pays. « Beaucoup ignorent les multiples qualités de l'aluminium, sa résistance aux séismex, entre autres. C'est une industrie qui pourra réduire considérablement les importations », estime-t-il. Trois fois plus léger que l'acier, malléable, résistant, comme l'a signalé Merdjane, directeur de l'approvisionnement du groupe Amr, spécialisée dans l'aluminium, le métal est très en « vogue » dans le monde. « Chez nous, ce n'est pas encore la cas. D'autant plus que la matière première n'est pas disponible en Algérie. Toutefois, on peut réduire le coût de la transformation grâce au recyclage », préconise-t-il. Il indique à ce propos que l'aluminium peut être recyclé à 100%, à l'infini, au moindre coût, consomme très peu d'énergie tout en conservant ses caractéristiques qualitatives. « Nous pouvons le faire et nous le faisons dans le groupe. Nous avons une unité mise en place à cet effet. Et c'est cela, en fait, qui permet la réduction de son importation, dans le bâtiment surtout », précise-t-il. Sauf que la quantité des déchets aluminium est limitée sur le territoire national. « Nous n'avons pas encore une tradition de construction en aluminium dans notre pays. En conséquence, sa consommation n'est pas importante et il est très rare qu'on détruise des immeubles en aluminium », souligne le président de l'Union des extrudeurs algériens (UEA), Mohamed Aberkane. Il ne faut donc pas tabler sur ça, selon lui. L'idée, pour lui, c'est d'importer la matière première et de fabriquer nos propres produits en aluminium avec des normes algériennes. Cela sera possible selon lui, si les deux projets d'usine de fabrication d'aluminium projetés Cevital et Sonatrach seront réalisés. D'autant plus aussi que notre pays possède l'énergie qui entre dans la fabrication de l'aluminium. Ce qui impactera sur le coût. C'est ainsi, d'après lui, qu'on pourra réduire la facture des importations. « Pour le moment, nous importons tout dans la transformation de l'aluminium. La seule chose qui n'est pas importée, c'est la valeur ajoutée qui découle de la transformation, en matière de fiscalité et de création d'emploi », explique-t-il, faisant part de pesanteurs administratives et douanières dans l'importation surtout des produits chimiques intervenant dans la transformation de l'aluminium. En attendant, il recommande aux opérateurs et extrudeurs d'exiger des certificats de qualité sur les produits importés. « A défaut de la stopper, nous pouvons freiner l'importation de l'aluminium de mauvaise qualité », précise-t-il. L'UEA a d'ailleurs travaillé sur des procédures normatives dans ce secteur pour mettre un frein aux produits de basse qualité et à la concurrence déloyale. « Nous avons soumis ces normes au gouvernement », fait-il savoir, appelant aussi à la hausse des taxes sur les produits finis aluminium importés et à la baisse de la TVA. Dans le but d'atténuer les importations.