L'absence de structures médicales spécialisées (centres de gériatrie) dans la prise en charge des personnes âgées a donné naissance à un nouveau concept. Il s'agit du GAPA (Geste et activation de la personne âgée). Initié par Ali Amara, assistant en soins gérontologie et formateur de GAPA, ce concept méthodologique porte des bases scientifiques (biomécaniques et neuromotricité). Il s'est développé, selon le spécialiste, grâce à des procédés pédagogiques particuliers (apprentissage d'habilités professionnelles). C'est en fait, une méthode de gestes à adopter par le personnel spécialisé et dont la finalité est la maîtrise de procédures rationnelles favorisant une action coopérante et facilitant l'activité du soignant gérontologique. Selon Amara, la méthode GAPA relève du domaine de l'ergomotricité et elle en suit la démarche, analyse des tâches selon la nécessité de déplacement du patient, demande un savoir-faire élaboré à partir de principes corroborés par l'expérience clinique, tend au développement et au transfert d'une habilité pertinente et nécessite un apprentissage gestuel codifié et stylisé. Les particularités, le spécialiste en a évoqué deux. La première est le savoir-faire qui doit être centré sur le patient considéré comme acteur essentiel à partir duquel et autour de qui s'organise la procédure de déplacement alors que la seconde porte sur l'habilité, une qualité essentielle chez le soignant. « Tout s'articule autour du savoir-faire et le savoir-obtenir », explique Ali Amara. Raison pour laquelle, cette méthode sera bientôt enseignée en Algérie. Une première au Maghreb. En effet, l'école de formation paramédicale Sup-Med, basée à Alger, qui accueille actuellement la formation d'aide-soignants, se prépare à introduire cette spécialité, le GAPA, dans le cursus à partir du mois de mai 2016. Selon Amara, le cursus en question s'inscrit dans le cadre d'une formation professionnelle de trois jours. « Les stagiaires vont bénéficier d'une formation de qualité sur les plans théorique et pratique et leurs travaux seront couronnés par une attestation de formation GAPA », précise Amara. Ils prendront ainsi connaissance de l'évolution de la personne âgée, le vieillissement, l'autonomie, les chutes et fractures, les types et les signes de douleurs, la prise en charge, particulière, du sujet Alzheimer et la relation soignant-soigné. Le spécialiste a annoncé que la formation du GAPA sera également élargie aux CHU, cliniques, lieux de vie et écoles paramédicales existants à l'échelle nationale. « Un travail se fait actuellement pour généraliser cette pratique au personnel soignant des secteurs public et privé notamment en direction des futurs acteurs de la santé que sont les étudiants », a souligné Amara. Le but est de préserver et stimuler l'autonomie psychomotrice chez les personnes âgées, prévenir les troubles musculo-squelettiques du personnel soignant, acquérir des postures et gestes professionnels sécuritaires, connaître et utiliser les aides techniques, manuelles et mécanisées et contribuer à l'amélioration de la qualité des soins. Selon lui, ce concept contribue entre 60 et 75% dans la diminution des accidents de travail des soignants et augmente le confort et la sécurité chez le sujet malade. Pour Amara, il est primordial de prendre en charge les personnes âgées en perte d'autonomie et faire en sorte à ce qu'elles la retrouvent.