Voulant mettre cette région dans « cette nouvelle dynamique » de développement, Sid-Ahmed Ferroukhi a rappelé que 40.000 ha de terres agricoles ont été distribués dans cette wilaya. Des études sont en cours pour pouvoir lancer, ce mois-ci, une opération de distribution de 14 nouveaux périmètres. « Cela va ouvrir de nouvelles perspectives et va contribuer à renforcer la situation de certaines filières notamment le lait et l'élevage », a estimé le ministre lors d'une réunion avec les agriculteurs, à Hassi Gara, dans la circonscription administrative d'El Ménéa. La conjoncture actuelle marquée par la chute des prix du pétrole nécessite « la mobilisation de tous les acteurs, non pour bâtir une économie alternative aux hydrocarbures » mais pour « trouver une solution complémentaire à cette ressource qui existe et continuera d'exister », a indiqué le ministre. Ainsi, l'exploitation des périmètres agricoles distribués devient une « nécessité ». Cette mesure vise à « arrêter l'importation ». Après avoir eu un aperçu sur les réalisations des agriculteurs de la région d'El Ménéa qui, en plus des fruits et légumes, ont investi dans la culture du maïs et du blé, Sid-Ahmed Ferroukhi leur a demandé à « faire preuve de plus de rigueur pour avoir une production de qualité, réussir la politique de commercialisation et mettre en place une meilleure organisation ». Mais à l'instar des autres wilayas du Sud, les agriculteurs de Ghardaïa rencontrent des contraintes qui les empêchent d'atteindre leurs objectifs notamment l'extension. Dans une motion remise au ministre, ils ont soulevé l'absence d'électrification rurale, précisant que le taux de couverture ne dépasse pas les 10%. Il ont également revendiqué la délivrance des autorisations pour pouvoir entamer l'investissement, la hausse du prix de vente à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'amélioration de la qualité de la semence, la facilitation des procédures d'octroi des crédits dans les agences régionales, la mise en place d'un circuit de commercialisation des dattes et de la pomme de terre, et la signature d'une convention avec le ministère de l'Enseignement supérieur pour développer et promouvoir l'agriculture saharienne. L'investissement privé doit prendre le relais A ce propos, le ministre a annoncé le lancement de 60 opérations visant le renforcement des périmètres agricoles existants et plusieurs forages. Un projet d'électrification sur 400 km touchant plusieurs périmètres est également en voie de concrétisation. Concernant la commercialisation, il a estimé nécessaire le « développement de nouvelles formes » d'écoulement des produits agricoles à travers notamment les coopératives, la contractualisation et la transformation. Sid-Ahmed Ferroukhi a insisté sur la « pérennité » de l'investissement agricole en qualifiant « d'encourageante » l'évolution de certaines filières dans cette wilaya, notamment la filière laitière qui compte aujourd'hui neuf producteurs en plus de deux en voie d'installation. Des orientations ont été données par le ministre à ses cadres pour faire aboutir son projet « de révolutionner l'agriculture ». Il s'agit de développer les périmètres agricoles existants, de consacrer dans chaque opération de distribution de périmètres aménagés des quotas aux jeunes et de mettre en place une politique d'élevage bovin et ovin en accompagnement de cet investissement agricole. Les investisseurs sont le pilier de cette politique agricole. Le ministre a donné des instructions pour les accompagner, les écouter et les informer sur tout ce qui peut leur faciliter l'acte d'investir. L'investissement privé doit, selon Ferroukhi, prendre le relais à travers la prise en charge de certains aspects et le lancement de plusieurs projets dans divers créneaux assurés jusque-là par le secteur public.
