Il a été question de relancer le barrage vert. Où en est-on avec le projet ? Le reboisement est une action prioritaire visant essentiellement l'augmentation du taux de boisement du pays dans le but de lutter contre l'érosion hydrique et éolienne et donc contre la désertification. Cette action a pris toute son importance avec le lancement du barrage vert. Ainsi, 1.852.748 hectares ont été reboisés de 1962 à 2013, dont 658.640 ha depuis le lancement du plan national de reboisement. Ceci pour dire que les opérations de reboisement ne se limitent pas à la zone du barrage vert. Concernant le barrage vert, la direction générale des forêts a lancé une étude diagnostic sur les 3.000.000 d'hectares constituant l'aire du barrage vert. Cette étude, qui sera validée prochainement, doit déboucher sur un plan d'action pour la réhabilitation et éventuellement l'extension du barrage vert. De quoi souffre la forêt algérienne et quels sont les dangers qui la menacent ? La forêt algérienne à l'instar des forêts du monde souffre non seulement des changements climatiques mais aussi des actions anthropiques telles que la fragmentation des écosystèmes forestiers, l'urbanisation, les incendies, le dépôt des déchets, les défrichements et coupes d'arbres non autorisés sur le pâturage, autant d'activités humaines qui nuisent à l'intégrité écologique des espaces naturels et des espaces forestiers en particulier. Quelle est l'utilité de la forêt autour de laquelle on peut s'appuyer pour convaincre de la préserver et de sensibiliser l'opinion publique ? Pour répondre à cette question, je vous rappelle le thème choisi cette année pour célébrer la journée internationale des forêts, « La forêt et l'eau ». Donc, il suffit de se demander qu'est-ce qui est plus précieux que l'eau ? Sachant que le plus souvent, la forêt est la source de l'eau potable. Il faut savoir que les bassins versants boisés et les zones humides fournissent 75% de l'eau potable accessible à travers le monde pour couvrir les besoins domestiques, agricoles, industriels et écologiques. Qu'une part importante de l'eau potable d'un tiers environ des grandes villes du monde provient directement des zones forestières protégées, et que près de 80% de la population mondiale—soit 8 personnes sur 10—est exposée à une menace grave en ce qui concerne la sécurité de l'eau, que les forêts agissent comme un filtre à eau naturel. En Algérie, les wilayas dont les barrages sont les plus importants et d'où l'eau est transférée vers d'autres wilayas sont aussi les wilayas les plus boisées à l'exemple de la wilaya de Jijel qui a un taux de boisement de 57%. De plus, une étude faite sur le service de purification de l'eau sur le parc national de Chréa qui abrite la plus importante forêt de l'Atlas blidéen, a révélé que la forêt permet de faire une économie de plus de 150 million de dinars par an sur le budget de traitement des 5 hm3 d'eau pompés dans l'oued Chiffa. La forêt permet aussi de prévenir les glissements de terrain et les inondations, de purifier l'air et d'offrir un cadre de vie agréable. Ce qui peut motiver les citoyens à préserver la forêt, c'est en fait la sauvegarde de leur propre bien-être. Quel est l'état de l'écosystème forestier en Algérie en cette conjoncture de bouleversement climatique ? Il est difficile de parler de l'état des écosystèmes forestiers de façon générale, car l'Algérie vaste et chaque territoire a ses propres caractéristiques. Certains écosystèmes sont encore en bonne santé, d'autres sont fragilisés par les changements climatiques, par les incendies et par les activités humaines. C'est pour cela que nous appelons les citoyens à respecter l'intégrité de ces écosystèmes qui nous offrent tellement de services pour le développement économique et social. Car diminuer la pression anthropique sur ces écosystèmes leur permet de s'adapter aus changements climatiques et de nous aider à nous y adapter par la même occasion. Nous tenons à remercier le mouvement associatif qui active à nos côtés pour sensibiliser la société civile et multiplier les actions de nettoyage et de plantation. Car la sensibilisation des citoyens est un pilier important pour la préservation des forêts.