L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Bouchraya Hammoudi Bayoun, a demandé hier, lors d'une rencontre avec la presse, aux autorités marocaines de libérer ces détenus ou de les rejuger équitablement. « Treize détenus sahraouis ont entamé une grève de la faim depuis le 1er mars dernier pour revendiquer leur libération. Arrêtés il y a plus de cinq ans, ils ont été condamnés à des peines de prison à l'issue d'un procès inique », a indiqué le responsable sahraoui. Bayoun a affirmé que les prisonniers civils ont été jugés par un tribunal militaire, ce qui soulève des interrogations quant à la crédibilité du jugement. Ahmed Sbai, Mohamed Bachir Boutanguiza, Abdallah Toubali, Naâma Asfari, Cheikh Banga, Mohamed Bani, Sidi Abdallah Abhah, Mohamed Bourial, Hassan Dah, Sidahmed Lemjayed, Mohamed Embarek Lefkir, Bachir Khadda et Brahim Ismaili observent une grève de la faim pour protester contre leur incarcération à l'issue d'un procès injuste. « Incarcérés à la prison Salé 1, près de la capitale marocaine, les 13 prisonniers sont coupés du monde, ne bénéficiant pas des droits légitimes des prisonniers, comme le droit de visite », a indiqué l'ambassadeur, ajoutant que 1100 km les séparent de Laayoune, où leurs familles les attendent. Abba Salek El Haissan, président de l'Association des juristes sahraouis (AJS), a affirmé que les détenus affirment avoir été torturés et maltraités par les autorités marocaines au cours des premières semaines de détention provisoire. Ces pratiques affectent profondément la notion des droits de l'homme. « Il faut diligenter une enquête indépendante sur ces tortures », a soutenu Abba Salek. Les intervenants ont tiré la sonnette d'alarme sur les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.