Marc Côte fait partie de ces pionniers de la coopération technique algéro-française, qui n'ont pas pu se résigner à quitter l'Algérie. Venus pour un contrat de deux ans comme enseignant à l'université de Constantine, ce géographe y passera toute son existence et ne cessera de sillonner cet immense pays pour en raconter les mœurs et les coutumes. De son escale à Oued Souf, il sortira un excellent livre*. « Le paysage raconte la société. Quand elle change, il change aussi et prend les formes que lui dictent les choix économiques, sociaux et urbains, eux-mêmes imposés par des contraintes qui ne constituent pas pour autant des déterminismes... ». Ainsi le Soufi a fini par s'adapter aux exigences et autres contraintes de la vie moderne et la ville aux mille coupoles est devenue « la ville aux mille garages » imprimant au paysage jadis ocre, les couleurs ternes du béton. « Le mythe du paysan soufi a survécu, écrit Marc Côte et, aujourd'hui, il est devenu un industriel, un commerçant, un exportateur accompli qui a évolué avec son temps. En cinq décennies, le visage d'Oued Souf s'est complètement transformé et sa population a été multipliée par cinq. *« Si le Souf m'était conté », de Marc Côte.
