Chawki Acheuk Youcef, directeur général de la Casnos, considère que le Ramadhan constitue l'occasion de regarder dans le rétroviseur de la vie, afin d'y apporter les corrections nécessaires. Pour lui, ce mois sacré met en valeur l'aspect familial et consolide en même temps l'entraide et la solidarité entre les personnes et les générations. Qu'avez-vous à nous dire sur le mois de Ramadhan ? Sur le plan physique, le mois de Ramadhan constitue un excellent remède pour remettre un peu en place tous les paramètres sanguins, notamment. C'est actuellement un traitement qui est utilisé par les stars à travers le monde. Ils prennent des coachs et des séjours spéciaux carême. Ils jeûnent la journée et le coach les accompagne pour la rupture du jeûne et ce qu'ils doivent manger après. Ils ont constaté que faire carême leur permet, non seulement, de perdre du poids sans excès, mais aussi de les déstresser. Le jeûne a, de ce fait, des vertus thérapeutiques aussi bien physiques que spirituelles. Sur le plan social, cet acte est excellent dans la mesure où c'est le seul mois qui permet, à tout le monde de se retrouver ensemble et d'avoir une vie familiale. Donc, il met en valeur l'aspect familial et, en même temps, il consolide l'entraide et la solidarité entre les personnes et les générations. C'est d'ailleurs le principe que l'on retrouve dans la sécurité sociale. Durant le Ramadhan, c'est une entraide permanente entre les riches et les pauvres, et entre les jeunes et les personnes âgées, et la sécurité sociale est fondée aussi sur le même principe de solidarité, entre les personnes et les générations. Les gens qui travaillent sont en train de payer pour les retraités et ceux qui ne sont pas malades cotisent pour ceux qui sont malades. Quelle idée vous faites-vous de ce mois pas comme les autres ? Le Ramadhan constitue une affaire individuelle. Le volet mercantile et commercial est en train de prendre une part importante. Les gens se permettent de dépenser un argent fou durant ce mois sacré, chose qui ne se faisait pas avant. Mais les vertus premières restent. Pour preuve, les mosquées font le plein durant le Ramadhan. Malheureusement, il existe des gens qui les quittent juste après. Cela relève d'un acte purement personnel, mais au moins, les gens se remettent en cause durant cette période spéciale de l'année. Pour mois, le Ramadhan est tout simplement un arrêt sur image. C'est le moyen de regarder un peu dans le rétroviseur. Faire une évaluation et revenir aux faits précédents pour y apporter des corrections. Souvent, on est pris dans l'engrenage de la vie et le matériel prend le pas sur le spirituel. Alors que durant le Ramadhan le spirituel s'impose. Changez-vous de rythme de vie durant ce mois ? Sur le plan du travail, je ne change pas de rythme du tout. Je suis plus rentable encore durant ce mois, puisque j'effectue de nombreuses visites de terrain. D'après les statistiques, la première semaine du Ramadhan a été relativement calme. Espérons que cela dure. Ce qui nous aide à mieux apprécier notre jeûne. Les gens, qui réagissent violemment durant ce mois, sont, généralement, ceux qui sont accros à la cigarette ou autres excitants. Je pense que c'est le mois idéal, justement, pour arrêter le tabac et tous les excès. Il faudrait le mettre à profit, en vue de se refaire une santé pourquoi pas. Certains ont des comportements qui vont à contresens de ce qui est attendu d'eux, durant ce mois. Ils perdent l'essence même du Ramadhan. Il est important d'être correct avec autrui et faire preuve de patience. La patience ne doit pas s'arrêter uniquement à l'estomac, par le fait de ne pas manger. Concernant le côté spirituel, sincèrement, je le vis comme tous les jours et les mois de l'année, avec un peu plus de prières le soir. Sur le plan culinaire, faire les emplettes tous les jours n'est autre que du gaspillage. On à l'impression que les gens ne mangent pas à leur faim les onze mois de l'année. Quand on mange correctement toute l'année, il n'y a pas de raison pour s'empiffrer durant un mois. À Constantine, on a un penchant notamment pour un plat sucré qui est « chbah sefra ». Cet entremet est consommé avant le dessert. Par le passé, on se contentait du « djari » ou de la chorba. Mais aujourd'hui on a tendance à opter aussi pour des soupes plus digestes pour l'estomac. En tant que médecin, quels conseils donneriez-vous aux jeûneurs ? L'important, c'est de ne pas faire d'excès en viandes, puisque, en bout de course, cela engendre pas mal de pathologies. Je conseille les gens de faire un peu de marche, juste après le dîner. A défaut, faire quelques exercices à la maison. Les « tarawih » font partie des mouvements qui oxygènent le cerveau. On jeûne durant de longues heures. D'où le besoin de bien se nourrir et s'hydrater, notamment les personnes âgées qui ne ressentent pas la soif. D'ailleurs, les personnes diabétiques insulinodépendantes, il leur est formellement interdit de faire carême. Si elles meurent, cela serait un suicide. Les personnes âgées et qui sont déshydratées, c'est le même principe. Il faut absolument prendre l'avis du médecin. Le Ramadhan doit être l'occasion d'un nouveau démarrage de vie. La paresse n'a rien à voir avec le jeûne, puisqu'il y a assez de sucre dans les muscles et dans le foie pour pouvoir répondre à la demande du corps. Le rendement baisse par manque de sommeil et non en raison du carême. La Casnos participe-t-elle à des actions de solidarité ? La meilleure action de solidarité que puissent faire les adhérents de la Casnos, c'est de payer leurs cotisations qui vont nous permettre de les redistribuer aux gens qui en ont besoin. C'est un acte de prévention sociale pour leurs familles. Il faut juste ne pas se tromper de cible. L'aide doit profiter aux vrais nécessiteux.