Le gouvernement soudanais a affirmé, dimanche dernier, qu'il n'accepterait pas de nouveaux pourparlers avec le Mouvement populaire de libération du Soudan/secteur Nord (MPLS-N) tant que celui-ci n'aura pas signé la feuille de route de l'Union africaine (UA), a déclaré le Centre de presse du Soudan (SMC). Le MPLS-N a demandé samedi à initier des pourparlers avec le gouvernement soudanais à propos du cessez-le-feu décrété vendredi par le président Omar el-Béchir dans les régions du Nil Bleu et du Kordofan du Sud. « La signature de la feuille de route de l'UA est un préalable à toute avancée positive en direction d'une solution politique au rétablissement du consensus national », a déclaré Hussein Hamdi, porte-parole de la délégation de négociation du gouvernement soudanais, selon SMC. Il a expliqué que la délégation de négociation n'avait pour l'instant reçu aucune invitation à reprendre les pourparlers, et a appelé les parties dissidentes à signer la feuille de route et à se joindre au processus de paix. L'appel à la négociation du MPLS-N a eu lieu un jour à peine après que le président el-Béchir ait décrété un cessez-le-feu général de quatre mois dans les régions du Kordofan du Sud et du Nil Bleu, à partir du 18 juin dernier. Le MPLS-N, qui combat le gouvernement soudanais dans ces deux régions, refuse de signer la feuille de route de l'UA. Il a également refusé de se joindre à la conférence de dialogue national organisée à Khartoum depuis octobre 2015. Le gouvernement soudanais a, pour sa part, signé l'accord de feuille de route de manière unilatérale. L'Etat du Kordofan du Sud contient la plus grande partie des réserves pétrolières du Soudan, tandis que la région du Nil Bleu est géographiquement stratégique, riche en ressources naturelles. C'est là aussi que se trouve al-Rusaires, le plus grand barrage électrique du pays. Par ailleurs, le Soudan a convoqué le chef de la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine (Minuad) au Darfour à la suite d'un rapport de l'ONU recommandant l'extension pour un an du mandat de cette force. Khartoum a intensifié depuis des mois la pression pour que les Casques bleus se retirent du Darfour. Environ 20.000 soldats et policiers de plus de 30 pays y sont actuellement déployés dans le cadre de la Minuad. Un rapport spécial soumis au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a recommandé l'extension d'un an du mandat de cette force conjointe.