Du 1er au 21 juillet, 8.520 véhicules et 26.927 passagers débarqués ont été enregistrés, contre 6.059 véhicules et 18.637 passagers durant la même période de 2015. Chaque jour, il y a un bateau et parfois plus qui accostent le port d'Alger. Bien évidement, pas à la fois. Une option qui ne sera possible qu'après l'achèvement de l'extension entreprise au niveau du port, soit à la fin de l'année en cours, selon le directeur général de la gare maritime El Hadi Sreir. Les aiguilles de la montre indiquent 10 h. Sous l'effet du soleil déjà éclatant, la mer brille comme un miroir et calme comme une glace. Les parents et amis venus très tôt le matin de différentes régions du pays contemplent ce beau tableau, magique, que Dame Nature leur offre pendant leur attente de l'arrivée de leurs proches. Un espace leur est dédié à l'entrée du port fait face à l'accostage du bateau. Pour apporter plus de confort, la direction du port a réaménagé l'espace en augmentant le nombre de sièges et en mettant en place des distributeurs d'eau fraîche, de café et autres friandises. C'est l'une des nouveautés introduites cette année, a fait savoir le gérant du port d'Alger. « Le souci est d'apporter plus de commodités et d'améliorer les conditions d'accueil surtout que la plupart des visiteurs viennent de loin », a fait savoir Sreir. C'est le cas de Na Fatma, venue d'Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Habillée en robe traditionnelle, la sexagénaire s'impatiente de voir ses petits-enfants, surtout le nouveau-né. « Je n'ai pas pu rester chez moi et attendre leur arrivée. J'ai hâte de les voir », a-t-elle dit toute contente, informant que son fils réside en France et ne vient qu'une fois par an. Pour apaiser cette attente, des animations sont proposées. Ce jeudi, le 21 juillet, c'est le somptueux bateau grec Elyros, affrété par l'ENTMV en provenance de Marseille qui est attendu. Il est d'une capacité de 700 véhicules et de 2.000 passagers. Son arrivée à quai est programmée à 10h30. A peine Elyros a-t-il fait son apparition, que le pilote du port accompagné des remorqueurs prend sa pilotine pour rejoindre le bateau et monter à bord en vue de le faire accoster. « C'est le pilote du port qui intervient à chaque arrivée ou départ d'un navire pour l'orienter à l'entrée et à la sortie. Après quoi, il revient sur sa pilotine. Ce sont là des procédés internationaux », a expliqué Sreir, indiquant que le comandant de bord n'est pas habilité à le faire. Une fois à l'intérieur, le pilote donne des orientations aux remorqueurs. Sur le quai, les matelots sont déjà en poste. Ces agents de la capitainerie assistent le bateau lors de l'accostage pour fixer le cordage au bollard. Une fois l'opération terminée, les grutiers interviennent en manipulant soigneusement les deux grues qui font fonction de passerelle permettant aux passagers d'accéder à la salle d'arrivée. En matière de propreté, rien à reprocher. C'est nickel aussi bien dans les salles que dans les sanitaires et encore plus dans l'espace réservé aux VIP. Deux fast-foods sont ouverts tout au long de la journée même la nuit quand il y a un départ ou une arrivée de bateau de prévu, a indiqué le DG de la gare. A noter que le port comporte deux terminaux : le « I » est réservé à l'arrivée des véhicules et le « II » aux départs en plus de quatre salles dont une de pré-embarquement, l'autre d'embarquement, d'arrivée et, enfin, une salle d'attente. Les médecins du port à l' avant-garde Aucun passager ne sort du bateau sans l'accord du médecin de la gare maritime. Le médecin est à l'avant-garde d'un système de prévention. C'est le premier à mettre les pieds à bord une fois le bateau accosté, accompagné d'un infirmier et des fois même de deux en fonction du nombre des passagers. Ce jour-là, c'est le Dr Boudjnah qui était en poste. « Je fais le contrôle sanitaire aux frontières. Le médecin de la gare maritime est à l'accueil des passagers pour intervenir éventuellement s'il y a une urgence », a souligné une dame à la blouse blanche. Elle a expliqué qu'à l'arrivée de chaque navire, le médecin de bord et celui du port travaillent en coordination. Le médecin du bord établit un courrier dans lequel il porte ses observations. « En cas d'urgence, nous orientons les passagers vers l'hôpital, sinon nous le prenons en charge sur place », a-t-elle dit. Au cas où un cas épidémiologique est constaté, quelle serait la réaction du médecin du port ? Selon le Dr Boudjnah, il n'y a pas deux choix à faire. Sans hésitation, la décision de mettre le bateau en quarantaine est vite prise. Elle a assuré que jusqu'à présent, aucun cas de ce genre n'a été enregistré. Cela étant, il est question de prévenir contre toute contamination. La Protection civile est omniprésente et prête à intervenir à tout moment. Du jour comme de nuit. L'hygiène du bateau est également indiscutable. « Chaque jour, les agents du port déchargent deux bennes de détritus générés par les passagers du bateau », a fait savoir le directeur de la gare. Ces deux bennes sont placées près du lieu d'accostage. A l'arrivée au quai, une dizaine d'agents de nettoyage, voire plus, monte à bord du bateau. Menus de serpillères et de bidons, ils redonnent une nouvelle propreté à l'Elyros, non seulement pour l'image du bateau mais surtout pour le bien-être des passagers qui s'apprêtent à embarquer. Nacéra et Djamel qui vont en voyage de noces en France espèrent avoir une traversée confortable. Plutôt de rêve. Pour les auto-passagers, un scanner véhicule est mis en place à leur profit. En plus, trois agents d'accueil sont mobilisés pour l'orientation des passagers, notamment les plus âgés et les personnes handicapées. Deux scanners à bagage en plus Pour ceux qui débarquent, le port s'est doté, il y a un mois seulement, de deux scanners à bagage supplémentaires, portant ainsi le nombre à quatre en tout et pour tout. En plus du couloir vert destinés aux familles et aux personnes âgées, quatre couloirs sont, de ce fait, opérationnels en vue « d'apporter plus de célérité dans la procédure douanière et faciliter le transit des passagers ». Sur ce sujet, les avis diffèrent d'un voyageur à un autre. Mme Bouskssou est déçue de l'organisation. Elle ne voit aucune amélioration. « Peut- être parce que je suis exigeante », a-t-elle dit en soulignant qu'à Marseille le traitement par les agents de douane est plus rapide. La maman d'Oumaiema est plutôt satisfaite. Revenue d'un séjour de 10 jours passé à Marseille, cette dame d'origine d'Annaba soutient que l'accueil est juste « formidable ». Kamel voit les choses du même ongle. Il est d'ailleurs ravi de savoir que sur place il peut assurer sa voiture. Trois compagnies d'assurance se sont installées au niveau du port. La cerise sur le gâteau : l'opérateur Mobilis offre gratuitement des puces téléphoniques. Pour ceux qui ont des difficultés à remplir des documents administratifs, un écrivain public offre ses services. Le point commun des voyageurs, le fait de retourner au bercail et retrouver les siens. Le projet d'extension avancé à 50% Le projet d'extension permettra d'avoir un accès au deuxième quai qui devra à partir du 1er janvier 2017 réceptionner des bateaux. De ce fait, le port d'Alger pourra réceptionner deux bateaux en même temps. Des aménagements se font également pour la réalisation d'une nouvelle infrastructure d'accueil dotée de commodités nécessaires pour les voyages.
