Pour l'Algérie qui compte 3 millions de diabétiques, la lutte contre la surconsommation du sucre est désormais un enjeu de santé publique. Selon le Dr Dalila Ouali, diététicienne, l'alimentation est beaucoup plus riche en sucre et en graisse, et pauvre en fibres (peu de fruits et légumes frais), d'où des glycémies fréquemment plus élevées. Elle explique que les apports alimentaires augmentent de manière spectaculaire en un laps de temps court (en moyenne 3.000 calories pour une femme et 5.000 pour un homme). Au sujet de la consommation du « sucre » dans les lipides (jus et soda), la spécialiste tire la sonnette d'alarme quant aux méfaits du sucre. La consommation de produits sucrés s'avère plus dangereuse que celle du gras. « Consommer trop de sucre aurait des effets néfastes sur la résistance à l'insuline, l'hypertension, le tour de taille, l'obésité et même le diabète, et ce, à cause du sucre ajouté », explique-t-elle. « La consommation abusive des aliments composés de sucre ajouté est à l'origine du syndrome métabolique, un ensemble de problèmes de santé qui augmentent les risques de développer le diabète de type 2, une maladie du cœur, une angine de poitrine, un infarctus ou un accident vasculaire cérébral », poursuit-elle. Elle appelle, cependant, à répartir l'alimentation sur trois repas, éviter le grignotage tout au long de la nuit, équilibrer entre féculents, fruits et légumes, viande, poisson ou œufs, produits laitiers, manger un peu plus de légumes et exercer une activité physique. Elle préconise également de favoriser les sucres lents (semoule, orge, vermicelles) qui sont trop souvent remplacés par des sucres rapides (gâteaux, pâtisseries, sodas). « Certains aliments doivent être consommés avec plus de modération, comme les pâtisseries orientales, les beignets, les biscuits, les viennoiseries et autres. Il faut connaître ses limites », conseille la spécialiste. En attendant la diminution du surdosage dans l'industrie des jus, le Dr Ouali conseille d'éviter toutes les préparations industrielles qui ne correspondent pas aux apports caloriques journaliers.
