L'ancien international et capitaine des Verts, Si Tahar Cherif El Ouazzani, a marqué son passage en sélection d'Algérie. Il a fait partie de la génération qui a offert le seul titre continental des nations à l'Algérie en 1990 à Alger. Il nous parle dans cet entretien des adversaires des Verts et de leurs chances dans la 31e édition de la CAN. L'Algérie affrontera la Tunisie, le Sénégal et le Zimbabwe lors de la prochaine CAN. Que dire de ce groupe ? C'est un groupe qui paraît quelque peu équilibré. Il y aura le derby face à la Tunisie, le choc contre le Sénégal et un match face au Zimbabwe, considéré comme étant le maillon faible du groupe. La Tunisie est une grande équipe et dispose d'une certaine notoriété sur le plan continental. Les derbys sont toujours indécis et il va falloir bien gérer cette sortie. Il ne faut pas oublier qu'ils nous avaient battus lors de la CAN-2013. Le Sénégal est un adversaire coriace et ne cesse de progresser. Sa 2e place africaine au classement Fifa atteste des ambitions de cette nation de jouer les premiers rôles au Gabon. C'est un adversaire à prendre très au sérieux. Enfin, le Zimbabwe, qui a un statut de petit poucet dans ce groupe, n'aura rien à perdre. Quelles sont les chances de l'Algérie dans cette compétition ? Nous avons longtemps dominé le continent au classement Fifa. Même si notre équipe a rétrogradé au 3e rang, elle reste l'une des meilleures. Nous disposons d'un effectif très riche avec des joueurs qui évoluent au très haut niveau en Europe. C'est que la qualité et l'expérience existent bel et bien. Les Verts doivent aller au Gabon pour nous ramener la coupe d'Afrique. Il ne faut pas se mettre dans la tête que nous visons les demi-finales. Il ne faut pas se mettre des limites. Si on juge qu'on a vraiment les moyens de jouer le titre, il faudra tout faire pour réussir cet objectif et ne pas se contenter de viser le dernier carré. Il faut que cette génération se mette dans la tête qu'elle a vraiment le potentiel pour gagner cette coupe et ne se déplacera au Gabon que pour le sacre. Mentalement, c'est très important. La sélection nationale est sans entraîneur suite au départ de Rajeva. Vous attendiez-vous à un tel scénario ? Sincèrement non. Et ce qui est regrettable, c'est la manière avec laquelle ce technicien a été remercié. Les joueurs n'ont pas le droit de contester les choix ni le travail de leur entraîneur. Ils ont été retenus pour défendre les couleurs nationales, sans plus. En s'opposant à un coach qui venait juste de commencer son travail, je crois que les joueurs ont commis une grave erreur. Où est le sens de l'engagement, la responsabilité, la discipline et le respect qui font la crédibilité d'un groupe ? Maintenant, ça ne sert à rien de se lamenter, il faut se ressaisir vite et bien, à commencer par la prochaine sortie des Verts face au Nigeria. La priorité consiste en la nomination d'un nouveau sélectionneur national. Justement, sur quels critères devrait-on se baser pour désigner un successeur à Rajevac ? Comme notre équipe nationale est composée essentiellement de joueurs issus de l'émigration, je crois qu'il est impératif d'engager un technicien maîtrisant parfaitement la langue française afin de faciliter la communication et éviter ainsi que le scénario de Rajevac se reproduise. Le nouveau sélectionneur doit avoir de grandes compétences mais aussi une très forte personnalité pour qu'il puisse bien mener son groupe. L'équipe d'Algérie dispose de grands noms dans son effectif actuel et à mon avis ils méritent d'être dirigés par un grand entraîneur. Si tel sera le cas, je suis persuadé qu'ils réussiront une bonne CAN-2017 et un bon parcours aux qualifications du Mondial-2018.
