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Les auteurs ont des antécédents psychiatriques
La gendarmerie analyse les filicides et les familicides
Publié dans Horizons le 23 - 11 - 2016

Les enquêtes de la GN sur les derniers homicides, notamment interfamiliaux, ont fait ressortir que leurs auteurs avaient des antécédents psychiatriques. « Il y a lieu d'attirer l'attention sur le facteur mental. L'examen des cas traités a démontré qu'il existe un problème de santé mentale en Algérie d'où la nécessité d'une mobilisation conjointe des secteurs de la santé, de l'enseignement et des partenaires sociaux. »
Une recherche de la Gendarmerie nationale (GN) a permis de répertorier les cas d'homicides commis de 2002 à 2015, et aussi de dresser un portrait des auteurs, notamment ceux qui commettent un homicide dans la famille. Ces derniers souffrent généralement d'antécédents psychiatriques. La GN a insisté, dans ce sens, sur la nécessité, voire l'urgence, de la détection précoce de psychopathologies, comme moyen d'anticipation et de prévention des crimes. L'auteur de cette recherche, le commandant Abdelkader Zighed, criminologue au commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), a souligné, dans un entretien à Horizons, que la criminalité en Algérie a suivi une tendance haussière sur les huit dernières années, entre 2008 et 2015. Le nombre d'affaires enregistrées chaque année en matière de lutte contre la criminalité par la GN est passé de 40.000 en 2008 à 64.471 en 2015. « Nous observons depuis quelques années, une propagation de la culture de la violence au sein de la société algérienne, où les solutions violentes sont tolérées, encouragées ou même exigées. Il a eu une matérialisation de la violence et l'auteur est devenu plus violent dans ses actes », a-t-il déclaré.
Les homicides, indicateur fiable de la violence criminelle
Le criminologue a expliqué que le nombre des homicides apparaît comme un indicateur fiable, qui permet de mesurer le niveau, voire le degré de violence criminelle dans la société. « D'abord, les corps sont difficiles à cacher, les statistiques couvrent la presque totalité des homicides commis. Aussi, le problème de taux de dénonciation est minime. A l'instar de l'interprétation de l'évolution des agressions sexuelles et des coups et blessures volontaires (CBV), on relève une augmentation des dénonciations de la part des victimes. » Selon la recherche menée par l'expert en criminologie, les homicides et les tentatives d'homicide apparaissent, sur un plan strictement quantitatif, comme une quantité négligeable.
Ainsi, on peut relever le faible nombre des homicides : 335 affaires en 2008 contre 431 en 2015 au sein du volume global de la criminalité. L'évolution des homicides volontaires en Algérie depuis l'année 2008 est marquée par une augmentation jusqu'à l'année 2011, qui a enregistré 390 affaires. Depuis, la courbe a connu une régression légère. Ce n'est que depuis l'année 2013 que les chiffres font apparaître la distinction entre les homicides consommés et les tentatives. En premier lieu, les tentatives d'homicides volontaires occupent une place importante dans les homicides. D'une manière générale, il se produit plus de tentatives d'homicides que d'homicides consommés. En chiffres, 187 homicides contre 224 tentatives. En revanche, les homicides consommés connaissent une stabilité plus nette que les tentatives. Les variations de l'homicide, le crime le plus grave et le mieux mesuré, laissent à penser que la criminalité de violence tend à se stabiliser ces trois dernières années (de 2013 à 2015). D'autre part, l'homicide apparaît le plus souvent comme le résultat d'une confrontation violente entre deux personnes. Ainsi, plus le nombre de conflits et d'agressions sera grand, plus le nombre d'homicides sera élevé .
Les auteurs et les victimes ont le même profil
Le criminologue a tenu à mettre en avant l'efficacité de la stratégie mise en œuvre par la GN qui a abouti à un taux de 83% de résolution des homicides grâce au déploiement des méthodes d'investigation et la mise en place de la chaîne criminalistique à travers la formation des techniciens de scènes de crime, l'INCC et la recherche de la preuve matérielle et scientifique. Des sections spéciales d'intervention (SSI), unités spécialisées dans la lutte contre le grand banditisme et le crime organisé, ont été créées pour faire face à l'évolution de la criminalité. Le dispositif sécuritaire est adapté et mis à jour sur la base des études analytiques. Un chapitre de l'étude a été consacré à la physionomie des homicides pour l'année 2015. Le criminologue a dressé les profils des auteurs et des victimes. Il y a une constance dans les profils des meurtriers et des victimes. L'homicide est commis par un homme dans 94%. Les auteurs sont plutôt des jeunes dans 45% des cas, âgés entre 18 à 30 ans. Quant aux victimes, il a été constaté qu'elles ont sensiblement le même profil car 40% sont âgées entre 18 et 30 ans.
L'homicide met en scène principalement des célibataires. 56% des auteurs et 49% des victimes sont célibataires alors que 38% des victimes et auteurs d'homicides sont sans profession et 39% des auteurs ont un niveau du cycle moyen. Le criminologue a mis également l'accent dans son étude sur le lien victimologique soulignant que les homicides se produisent généralement entre des personnes qui se connaissent, le fait qu'agresseurs et victimes se fréquentaient donne à penser qu'ils partagent le même style de vie. Selon la même recherche, l'arme blanche représente 76% du moyen d'acte d'homicide en raison de la disponibilité de cette arme et 19% par arme à feu, un fusil de chasse généralement. En outre, le spécialiste a distingué quatre typologies des homicides. Il s'agit des homicides querelleurs et par vengeance dont le mobile est une dispute et les représailles. Les homicides classés comme règlements de compte, généralement dans le milieu criminel, suivis des homicides associés à un autre délit généralement le vol, les homicides intrafamiliaux et passionnels et les homicides sexuels.
A une question sur ces parents qui tuent leurs enfants, le criminologue a affirmé qu'il est utile de rappeler certaines définitions. L'homicide intrafamilial désigne un filicide ou familicide. « Le filicide est un meurtre d'un enfant sans limiter l'âge de la victime par l'un de ses parents père ou mère alors que le familicide est le meurtre d'un enfant par l'un des ses proches. A ceux-là, s'ajoute l'infanticide qui est le meurtre d'un enfant.
Plaidoyer pour un équilibre dans le traitement médiatique
Le commandant Zighed a évoqué le traitement médiatique des cas de meurtre d'enfants. « Nous constatons la surmédiatisation des faits, ce qui peut avoir un impact négatif sur la population et créer un sentiment d'insécurité. Certes la proximité temporaire des crimes suscite le sensationnel et la population développe une certaine solidarité émotionnelle car chacun s'identifie à la victime, qui est généralement vulnérable », a expliqué l'expert. Il ne faut pas, aussi, glorifier l'auteur, a préconisé l'officier supérieur de la GN, notamment lors des déclarations à chaud.« Il faut trouver un équilibre entre le droit à l'information sans traumatiser la victime et les parents et la réalité d'une manière objective », a-t-il plaidé.
Interrogé sur les homicides intrafamiliaux (filicide) qui ont secoué les wilayas de Constantine et Tipasa suite à l'assassinat d'enfants par leur propre mère et le familicide dont a été victime un enfant à Oum El Bouaghi, égorgé et découpé par l'épouse de son oncle, l'expert a noté que les auteurs ont des antécédents criminels et que le déni de la maladie mentale en Algérie au profit du mysticisme et des pratiques maraboutiques « entraîne un retard considérable dans sa prise en charge ».
Il a insisté sur la détection précoce des psychopathologiques et le rôle de la famille et des proches dans la prise en charge de la personne qui présente des troubles psychiques. « La détection précoce permet l'évaluation de la dangerosité chez le patient et la prise de décision à travers une hospitalisation volontaire ou d'office, ou un suivi médical à distance. » Le traitement psychiatrique mérite une certaine attention. Ainsi, le niveau de détresse est important non seulement pour des individus mais pour des familles entières. En conclusion, le criminologue Abdelkader Zighed a appelé à promouvoir la santé mentale en Algérie « pour prévenir les homicides intrafamiliaux notamment », ainsi que la prise de conscience de la société contre les pratiques du charlatanisme. « Il faut une sensibilisation des familles afin de banaliser la psychiatrie et vulgariser la culture du traitement psychiatrique », a-t-il soutenu.


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