« A l'avenir, l'Algérie et la Tunisie concentreront leurs efforts sur la coopération économique génératrice de richesse à travers l'encouragement du partenariat et de l'investissement direct entre les opérateurs économiques et hommes d'affaires des deux pays en vue d'exploiter les opportunités de complémentarité et de compétitivité ainsi que d'autres domaines comme l'énergie, les matières premières, le système de production, le marketing, les capacités du marché local et la main-d'œuvre », a indiqué Sellal dans une allocution lors de la Conférence internationale sur l'investissement en Tunisie « Tunisie 2020 ». Sellal, qui représentait le président de la République à cette conférence, a précisé que « l'Algérie n'a jamais failli à son devoir de solidarité envers la Tunisie par la conjugaison d'efforts pour relever les défis de sécurité et de stabilité et l'appui du domaine économique et social à travers plusieurs mesures dont le maintien du flux touristique, la poursuite du développement dans les régions frontalières et la conclusion d'un accord préférentiel commercial ». Il a estimé, en outre, que la Tunisie « a ébahi le monde avec le succès de son processus pour la liberté et le développement tout en demeurant attachée aux valeurs de la société et aux principes des droits de l'Homme », soulignant que « ce qui a conféré davantage de crédibilité à ce processus est le sens des responsabilités du peuple tunisien et sa prise de conscience quant à la nécessité de préserver les acquis et les intérêts du pays ». « Il est naturel que l'Algérie s'adapte aux mutations qu'a connues la région et à l'évolution de la situation dans les pays voisins », a poursuivi le Premier ministre avant d'ajouter que « cette étape est décisive dans l'histoire de la Tunisie, et c'est pourquoi l'Algérie soutient le peuple et le gouvernement tunisiens au regard des liens culturels et historiques et de la communauté de destin qui les lient ». Il a déclaré que « la Tunisie est en mesure de surmonter les difficultés conjoncturelles pour contribuer ensemble à l'édification de l'Union du Maghreb arabe ». Hier matin, Sellal est arrivé à Tunis où il prend part à la Conférence, accompagné du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, et du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesslem Bouchouareb. Le monde se mobilise pour relancer l'économie tunisienne Plusieurs pays ont dévoilé hier à la Conférence internationale sur l'investissement en Tunisie, d'importants soutiens financiers pour accompagner ce pays maghrébin dans la relance de son économie qui a été durement affectée suite aux bouleversements politiques survenus dès fin 2010. C'est ainsi que le Premier ministre Abdelmalek Sellal, représentant du président de la République Abdelaziz Bouteflika à cette conférence, a souligné dans son intervention que l'Algérie et la Tunisie œuvreraient davantage au renforcement de la coopération économique génératrice de richesse à travers l'encouragement du partenariat et de l'investissement direct entre les deux pays. Par ailleurs, les représentants d'autres pays se sont engagés à injecter d'importantes aides financières sous forme de dons, d'investissements dans les projets du plan quinquennal 2016-2020 ou encore de crédits. La plus importante aide a été annoncée par l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, pour un montant de 1,25 milliard de dollars pour soutenir l'économie tunisienne et consolider son processus de développement. « Nous allons poursuivre notre soutien à la Tunisie pour qu'elle réussisse sa transition économique et la réalisation de ses objectifs de développement », a-t-il promis. L'Arabie saoudite, via le représentant du Fonds d'investissement saoudien, a indiqué qu'elle débourserait 800 millions de dollars répartis entre crédits d'investissement à hauteur de 500 millions de dollars et 200 millions pour promouvoir les exportations auxquels s'ajoutent 100 millions de dollars au titre de dons. En outre, des crédits avantageux d'une valeur de 500 millions de dollars seront accordés par le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA) sur une période de cinq ans. De son côté, le Premier ministre français, Manuel Valls, a annoncé un investissement de l'Agence française de développement pour un montant minimal de 250 millions d'euros chaque année ainsi que la mise en œuvre d'opérations de conversion de la dette tunisienne en projets de développement. Concernant les institutions financières régionales et mondiales, la Banque européenne d'investissement (BEI) a fait part de la signature, en marge de cette conférence de deux jours, de plusieurs accords de partenariat avec la Tunisie pour une valeur de 400 millions d'euros. Elle a aussi annoncé une aide exceptionnelle pouvant atteindre les 2,5 milliards d'euros à la Tunisie d'ici à 2020. Présent également à cette rencontre internationale, le président du Fonds arabe pour le développement économique et social, Abdellatif Youssef Al-Hamad, a fait part d'un engagement de cette institution à financer des projets du secteur public à hauteur de 1,5 milliard de dollars. Quant à la Banque mondiale, son vice-président pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Hafez Ghanem, a indiqué que la nouvelle stratégie de partenariat entre la Tunisie et la BM pour les années 2016-2020 avait pour objectif d'apporter un financement de un milliard de dollars par an. Il a, en outre, fait savoir que cette institution de Bretton Woods allait bientôt financer des projets privés pour une valeur de 300 millions de dollars en Tunisie. La conférence « Tunisia 2020 » propose aux investisseurs étrangers plus de 140 projets qui touchent une vingtaine de secteurs économiques dont 68 projets publics qui s'inscrivent dans le cadre du plan de développement quinquennal 2016-2020.