• Les autorités locales songent à mettre en place un ambitieux programme de développement qui touchera d'abord l'assainissement et la protection du site des eaux de pluie. A l'entrée nord-ouest de Constantine, c'est un paysage blafard et triste qui s'offre aux visiteurs. Les sites du monument aux Morts et du Pont suspendu sont vite éclipsés par le décor hideux de la route d'El Menia tristement appelée descente de la mort. Des magasins anarchiquement alignés et des maisons construites les unes accolées aux autres sans aucune harmonie, sans aucun charme, le plus souvent sans permis de construire. Plus haut encore, la cité Ben Chargui où des habitations sont érigées en escaliers sur une montagne où y vivent quelque 20 000 âmes. Les problèmes que rencontre la population de cette cité populaire sont nombreux : insécurité, routes impraticables, chômage, absence d'équipements publics et de viabilité dans la plupart des rues, sans parler des centaines de foyers qui ne sont pas alimentés en électricité, en eau potable et en gaz naturel. Pendant de longues années, Ben Chargui fut abandonnée et exclue des programmes de travaux d'aménagement. En 2011, on annonce des changements. En effet, les autorités locales songent à mettre en place un ambitieux programme de développement qui touchera d'abord l'assainissement et la protection du site des eaux de pluie, car il faut dire qu'à chaque orage, une partie du quartier érigée sur un site accidenté est menacée d'effondrement à cause notamment des glissements de terrain. Pour régler également le problème d'alimentation en eau potable, un réservoir de 2 000 m3 sera mis à la disposition de la population, surtout pour les zones éloignées qui ne peuvent être raccordées directement par les conduites d'eau. Quant à l'état des routes défoncées, poussiéreuses en été, boueuses en hiver dont se plaignent les habitants surtout en hiver, la direction des travaux publics se chargera dans un premier temps de réhabiliter la route reliant Ben Chargui à El Djebass, alors que la Direction de l'urbanisme s'occupera des rues et des chemins à l'intérieur du quartier. Côté infrastructures sportives, un centre de proximité y sera construit. Signalons aussi que pour maintenir l'ordre et renforcer la sécurité, une sûreté urbaine sera réalisée dans les prochains mois. Il est clair qu'avec la mise en œuvre de tous ces plans de développement, la vie sera moins rude pour les habitants, mais il faut d'abord concrétiser tous ces programmes et penser à en réaliser d'autres comme par exemple le nettoyage des sites transformés hélas en véritables dépotoirs. Les pouvoirs publics sont également appelés à trouver des solutions pour stopper le phénomène des constructions sans permis et sans autorisation car la situation s'aggrave de plus en plus. En l'absence de contrôle, la cité Ben Chargui est un chantier à ciel ouvert, où des centaines d'habitations prolifèrent anarchiquement où le béton menace la forêt El Djebass qui risque de disparaître si rien n'est fait pour y remédier. Espérons enfin que d'autres quartiers et faubourgs de la ville tels que El-Guemas, El Amir Abdelkader, Bentellis, la cité El-Manchar, etc, bénéficient du même programme de développement.
